En 2022 je lis des classiques – bilan

Pour la deuxième année consécutive, je m’étais concoctée un programme de lecture de classiques pour me motiver à en lire davantage. C’est l’heure de faire le bilan !

Cette année (de mars 2022 à février 2023), j’ai lu 15 classiques. C’est 6 de plus que l’année précédente ! Je suis vraiment satisfaite d’avoir atteint et même dépassé mon objectif de lire au moins 1 classique par mois. Lire des classiques fait maintenant partie de mes habitudes de lecture, et c’est précisément ce que je recherchais avec ce challenge.

Lire la suite
Publicité

Nord et Sud, Elizabeth Gaskell

On reste dans la littérature victorienne avec Nord et Sud, le chef d’œuvre d’Elizabeth Gaskell. Et dire que je ne l’ai pas découvert plus tôt !

Après une enfance passée dans un village riant du Hampshire, Margaret Hale, fille de pasteur, s’installe dans une ville du Nord. Témoin des luttes entre ouvriers et patrons, sa conscience sociale s’éveille. John Thornton, propriétaire d’une filature, incarne tout ce qu’elle déteste : l’industrie, l’argent et l’ambition. Malgré une hostilité affichée, John tombera sous son charme.

On pourrait décrire ce roman assez simplement comme une romance sur fond de Révolution industrielle en Angleterre. La dimension industrielle, justement, tranche avec le cadre habituel des romances telles qu’on peut les retrouver chez les sœurs Brontë ou Jane Austen. Ainsi, les enjeux économiques et sociaux sont au cœur du récit.

Lire la suite

La trace du serpent, Mary Elizabeth Braddon

Elle est présentée comme l’alter-ego féminin de son contemporain, Wilkie Collins. Il ne m’en fallait pas plus pour découvrir Mary Elizabeth Braddon !

Le jeune Richard Marwood, injustement accusé du meurtre de son oncle, se retrouve condamné à l’enfermement à vie dans l’asile d’aliénés du comté. Mais au bout de huit ans, il parvient à s’échapper avec une seule idée en tête : retrouver les vrais coupables. Son chemin va croiser celui de Jabez North, orphelin et manipulateur voué au crime, que rien ne semble pouvoir arrêter ; Valérie de Cévennes, une riche héritière tombé dans son piège diabolique ; et Mr Peters, un détective muet qui traduit ses brillants raisonnements dans le langage des signes…

En préambule, laissez-moi vous dire qu’il faut être motivé pour lire La trace du serpent ! Le roman n’est édité que par Archipel et n’est disponible qu’en occasion.

Peu connue de nos jours, Mary Elizabeth Braddon est pourtant une auteure phare de l’époque victorienne, pionnière, avec d’autres, du roman à suspens. Et effectivement, j’ai retrouvé un style similaire à celui de Wilkie Collins dans La pierre de lune, entre roman policier et intrigues familiales.

Lire la suite

Persuasion, Jane Austen

On parle beaucoup de Persuasion en ce moment, avec la sortie de la nouvelle série Netflix. Il se trouve que j’avais justement prévu de lire le roman de Jane Austen cet été. J’avais l’intention d’enchaîner avec l’adaptation, mais je vous avoue que la bande-annonce m’a fait un peu peur ! (je crains un massacre de l’œuvre originale…)

Anne, une jeune aristocrate, a repoussé les avances de Frederick, un officier de marine qu’elle ne jugeait pas de sa condition.

Huit ans plus tard, sa famille connaît des revers de fortune.

Son père décide alors de louer le château familial à l’amiral Croft, qui n’est autre que le beau-frère de Frederick. Celui-ci, devenu riche, a conservé la conviction que la jeune Anne manquait de caractère et se laissait trop aisément persuader.

S’il sera question de mariage comme dans tous les romans de Jane Austen, Persuasion présente l’originalité de mettre l’accent sur les regrets d’une jeune fille, Anne, qui s’est laissée convaincre de renoncer à son amour de jeunesse. A l’époque, en effet, son entourage jugeait que Frédérick Wentworth, un officier de marine pauvre et sans titre, ne représentait pas un assez bon parti pour elle.

Des années plus tard, leurs chemins vont se recroiser alors que Wentworth est de retour en Angleterre. Devenu capitaine, ayant acquis une belle renommée et une certaine fortune, ce dernier cherche à s’installer et à se marier.

Lire la suite

Northanger Abbey, Jane Austen

On se retrouve aujourd’hui avec un classique signé de la seule et l’unique, Jane Austen.

À dix-sept ans, Catherine Morland est férue de romans gothiques. Lors d’un voyage à Bath, elle fait la rencontre de Henry Tilney et de sa famille qui l’invitent à séjourner dans leur mystérieux manoir. L’imagination débordante de la jeune fille va la mener au-delà de ses rêves en la guidant vers l’âge adulte et l’amour…

Bien qu’Orgueil et préjugés fasse partie de mes incontournables, il y avait bien longtemps que je ne m’étais pas plongée dans un roman de Jane Austen.

Northanger Abbey est très différent des autres romans de l’auteure, dans le style, le ton employé et la teneur du récit.

Lire la suite

Les quatre filles du docteur March, Louisa May Alcott

Dans une petite ville du Massachussetts, durant la guerre de Sécession, une famille modeste, quatre jeunes sœurs et leur mère, guette avec inquiétude chaque lettre du père parti au front. Mais rien ne peut arrêter la jeunesse, et la vie continue à façonner les destinées de Meg, l’aînée pragmatique et conformiste, Amy la frivole, Jo, la romancière en herbe et féministe avant l’heure, et la douce Beth, à la santé fragile. De l’enfance à l’âge adulte, confrontées à la découverte de soi, elles partagent une joie de vivre débordante apprenant la sororité, l’amitié mais aussi le sacrifice. Ensemble, ces quatre adolescentes impétueuses sauront réclamer à ce monde bien plus qu’il ne semble pouvoir leur offrir.

Heureusement que Gallmeister est là pour rééditer des classiques américains, qui n’étaient disponibles en français que dans des éditions abrégées pour la jeunesse. Car Les quatre filles du docteur March est bien plus qu’un livre à destination des jeunes filles.

Lire la suite

La pierre de lune, Wilkie Collins

Le mois dernier, j’ai dévoré La pierre de lune et ses quelques 600 pages. Il faisait partie de ma liste de classiques à lire en 2021, car je voulais absolument découvrir le fameux Wilkie Collins. Autant vous dire que je vais de ce pas ajouter une autre de ses œuvres pour mon programme de 2022 !

Je ne regrette pas mon choix car j’ai été très agréablement surprise par la modernité, le dynamisme et finalement la facilité d’accès de ce classique.

Voilà l’exemple parfait pour démontrer qu’un classique n’est pas forcément ennuyant, et qu’il peut même être carrément addictif !

Le colonel Herncastle, officier de l’armée des Indes, connaissait la malédiction de la pierre de lune, lorsqu’il déroba ce diamant au front d’un dieu hindou. C’est pourtant ce mystérieux bijou, ayant traversé les siècles sous la protection de trois brahmanes, qu’il va offrir à sa nièce, l’impétueuse Rachel Verinder, pour ses dix-huit ans… Lors de la soirée d’anniversaire, trois jongleurs indiens s’introduisent dans le parc. Dès le lendemain matin, on découvre que le joyau, enfermé dans un tiroir de la chambre de Rachel, a disparu. Un majordome insoupçonnable, une vieille fille, un usurier, des avoués, une voleuse repentie et des médecins trop bavards… Tous donnent le change au redoutable sergent Cuff, meilleur limier de la Met, tandis que les deux cousins de Rachel s’affrontent pour obtenir sa main…

Paru en 1868, La pierre de lune est considéré comme l’un des premiers romans policiers, pionnier du genre.

Lire la suite

Lolita, Vladimir Nabokov

J’ai longtemps hésité à lire ce classique en raison de son sujet et des polémiques qu’il a suscitées. Finalement, la curiosité et l’envie de me faire mon propre avis l’ont emporté !

« Lolita, lumière de ma vie, feu de mes reins. Mon péché, mon âme. Lo-lii-ta : le bout de la langue fait trois petits pas le long du palais pour taper, à trois reprises, contre les dents. Lo. Lii. Ta.
Le matin, elle était Lo, simplement Lo, avec son mètre quarante-six et son unique chaussette. Elle était Lola en pantalon. Elle était Dolly à l’école. Elle était Dolorès sur les pointillés. Mais dans mes bras, elle était toujours Lolita. »

Je ressors de ma lecture assez perplexe, j’avoue que je ne sais pas trop quoi en penser. En fait, j’ai eu du mal à saisir où l’auteur voulait en venir, quelle était son intention en mettant en scène ce personnage abject. J’avais eu la même sensation en lisant My Absolute Darling, dont la violence m’avait d’abord heurtée. J’ai ce besoin de comprendre la démarche de l’auteur, et ici elle reste pour moi assez floue. De ce fait, j’ai gardé une certaine distance avec le roman et je n’ai pas été totalement convaincue.

En même temps, l’auteur revendique lui-même l’absence de démarche. Dans la postface, il explique se refuser à écrire « une fiction didactique », privilégiant avant tout l’esthétique de l’écriture. Il ne cherche ni à faire l’apologie de la pédophilie, ni à la dénoncer. En somme, la morale ne l’intéresse pas.

Lire la suite

David Copperfield, Charles Dickens

Après avoir découvert une bonne partie de l’œuvre de Dickens – je vous ai déjà parlé du Mystère d’Edwin Drood, des Grandes Espérances et d’Un chant de Noël – je me suis enfin décidée à lire un de ses romans les plus connus, David Copperfield.

David menait une enfance heureuse auprès de sa mère, avant que celle-ci se remarie avec un homme cruel et tyrannique, Mr Murdstone. N’écoutant que son cœur rebelle, il décide de s’enfuir pour retrouver une grand-tante qui pourrait bien s’occuper de lui…

C’est le début d’un voyage tragi-comique vers l’âge adulte, entre amitiés et trahisons, au cours duquel le jeune garçon fera la connaissance de personnages hauts en couleur, issus pour la plupart de milieux populaires.

* * *

J’appréhendais de me lancer dans cette belle brique de plus de 1000 pages – j’ai d’ailleurs coupé ma lecture à la moitié – et malheureusement non sans raison, car ma lecture a été assez laborieuse. Le roman souffre indéniablement de longueurs. J’ai le sentiment que l’auteur aurait pu raconter la même histoire avec moitié moins de pages. Peut-être est-ce dû au format de publication en feuilleton à l’époque – quoi qu’il en soit, on s’attarde sur des détails, on nous tartine des pages et des pages sur des épisodes qui auraient pu n’être qu’anecdotiques. Mon ressenti en a été impacté, et je dois dire que j’ai oscillé entre des moments où j’étais pleinement dans l’histoire et des passages où j’avais du mal à m’empêcher de ne pas sauter de pages.

Lire la suite

Les Trois mousquetaires, Alexandre Dumas

couv4131012Muni d’une lettre de recommandation de son père pour Monsieur de Tréville, D’Artagnan, jeune gascon désargenté de 18 ans, monte à Paris avec l’ambition de faire carrière dans le prestigieux corps des mousquetaires du roi Louis XIII. Après une provocation en duel, il se lie d’amitié avec les trois mousquetaires Athos, Porthos et Aramis. Au service du couple royal, les quatre amis s’opposent au cardinal de Richelieu et à ses agents. Sur fond de conflit avec les Anglais et de complot autour de la reine, ils devront déjouer les intrigues politiques,  échapper à leurs ennemis et affronter la belle et redoutable Milady de Winter, espionne du cardinal. 

* * *

Grâce au challenge Solidaires 2019, j’ai enfin lu le célébrissime classique d’Alexandre Dumas, Les Trois mousquetaires. Cela a plutôt mal commencé, et pourtant j’ai adoré !

En effet, le début a failli me dissuader de continuer. L’histoire met du temps à démarrer et s’ouvre plutôt comme un roman d’initiation où l’on suit les péripéties du jeune D’Artagnan jusqu’à son arrivée à Paris. L’obsession du garçon à chercher la gloire et la fortune, la pauvreté de son équipement, sa naïveté et son inexpérience du combat en font presque une caricature à la Don Quichotte. Son ignorance des codes, son caractère trop emporté, son orgueil trop vite blessé, sa façon de provoquer tous ses interlocuteurs en duel après la moindre remarque, ont eu tendance à m’agacer. De la même façon, les parties plus historiques, décrivant les rapports de force entre le Roi et le cardinal, le conflit opposant Anglais et Français, catholiques et protestants, le siège de la Rochelle, m’ont moins intéressée. Mais ne vous arrêtez pas à cela, car une fois passées les 100-150 premières pages, on est lancé dans l’intrigue, et l’on ne lâche plus.

Lire la suite