La pierre de lune, Wilkie Collins

Le mois dernier, j’ai dévoré La pierre de lune et ses quelques 600 pages. Il faisait partie de ma liste de classiques à lire en 2021, car je voulais absolument découvrir le fameux Wilkie Collins. Autant vous dire que je vais de ce pas ajouter une autre de ses œuvres pour mon programme de 2022 !

Je ne regrette pas mon choix car j’ai été très agréablement surprise par la modernité, le dynamisme et finalement la facilité d’accès de ce classique.

Voilà l’exemple parfait pour démontrer qu’un classique n’est pas forcément ennuyant, et qu’il peut même être carrément addictif !

Le colonel Herncastle, officier de l’armée des Indes, connaissait la malédiction de la pierre de lune, lorsqu’il déroba ce diamant au front d’un dieu hindou. C’est pourtant ce mystérieux bijou, ayant traversé les siècles sous la protection de trois brahmanes, qu’il va offrir à sa nièce, l’impétueuse Rachel Verinder, pour ses dix-huit ans… Lors de la soirée d’anniversaire, trois jongleurs indiens s’introduisent dans le parc. Dès le lendemain matin, on découvre que le joyau, enfermé dans un tiroir de la chambre de Rachel, a disparu. Un majordome insoupçonnable, une vieille fille, un usurier, des avoués, une voleuse repentie et des médecins trop bavards… Tous donnent le change au redoutable sergent Cuff, meilleur limier de la Met, tandis que les deux cousins de Rachel s’affrontent pour obtenir sa main…

Paru en 1868, La pierre de lune est considéré comme l’un des premiers romans policiers, pionnier du genre.

Le roman s’ouvre sur la disparition de la pierre de lune. Cette pierre, dotée de propriétés magiques selon les croyances hindoues, frappée semble-t-il d’une malédiction, est volée par le colonel Herncastle durant la prise de Srirangapatna en 1799. A sa mort, ce dernier le lègue, comme un cadeau empoisonné, à sa nièce, Miss Rachel Verinder. Mais à peine offert, le diamant est volé pendant la nuit, le soir de son anniversaire.

Débute alors une formidable enquête pour retrouver la pierre et démasquer le voleur. Trois intriguants Indiens, rodant autour de la maison, semblent les coupables tout désignés. Mais les soupçons vont porter également sur les domestiques, les convives (en particulier les deux prétendants : Franklin Blake, jeune homme dynamique et aventurier, et Godbrey Ablewhite, jeune orateur aux activités charitables) et Miss Rachel elle-même.

La construction du roman est originale puisque vont se succéder plusieurs narrateurs, apportant leur point de vue sur l’affaire. Le fidèle valet Gabriel Betteredge débute le récit, puis laisse la place aux autres protagonistes qui apporteront chacun leur version des faits. Les différents témoignages permettront de retracer le fil des évènements et d’éclaircir les motivations des personnages impliqués pour, in fine, résoudre le mystère.

Wilkie Collins maîtrise à merveille l’art du suspens. Il nous entraîne dans de multiples rebondissements, fausses pistes et retournements de situation, alimente le mystère sur ses personnages, donnant à voir plusieurs visages d’une même personne. L’intrigue se façonne comme un puzzle, pièce par pièce, et l’on a intérêt à bien se souvenir des détails du récit pour tenter de percer le mystère. De mon côté, je n’ai absolument pas vu venir la fin !

La plume ne manque pas d’humour et de sarcasme, alimenté par des personnages parfois burlesques, dont on rit à leurs dépens.

Certes, le roman n’échappe pas à quelques longueurs, il faut dire que l’auteur est plutôt bavard et aime faire s’égarer ses personnages dans des digressions. Malgré tout, cette lecture a été un plaisir du début à la fin !

En bref, un roman d’énigme palpitant, doté d’une narration ingénieuse et de personnages hauts en couleur. Un précurseur des procédés que l’on retrouvera dans les grands romans policiers du XXème siècle. A découvrir pour se réconcilier avec les classiques !

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