Endgame – tome 1 : L’Appel, James Frey

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Douze jeunes élus, issus de peuples anciens, vont devoir se battre pour défendre leur lignée. Le sort de l’humanité en dépend. Ils sont éparpillés aux quatre coins du monde, ont entre 13 et 20 ans et ont été élevés dès leur plus jeune âge en vue d’Endgame. Quand la fin de la partie commence, le compte à rebours est lancé avant la destruction de la Terre, l’Epreuve. Celui qui résoudra l’énigme et trouvera les trois Clés survivra et sauvera les descendants de sa lignée. Les autres disparaîtront pour laisser place à une nouvelle ère, ainsi qu’en a décidé le Peuple du Ciel. Il n’y a aucune règle. Il n’y aura qu’un seul vainqueur. Ce qui sera, sera.

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Endgame est une trilogie Young adult qui a eu pas mal de succès. Je l’avais aperçu plusieurs fois en librairie, mais il ne me disait trop rien. Si je l’ai lu, c’est parce que je l’ai trouvé totalement par hasard à la bibliothèque. Qu’importe ! Ce qui compte, c’est le résultat….et en l’occurrence, il est plutôt positif !

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U4 – Jules, Caroles Trébor

 9782748516593Jules, Kordiwen, Yannis et Stéphane ont entre 15 et 18 ans. Ils ont survécu au virus U4 qui a décimé 90% de la population mondiale, n’épargnant que des adolescents. Ils ne se connaissent pas mais ont pour point commun de jouer à Warriors of Time, un jeu en ligne où il est question de remonter le temps. Quand le maître du jeu lance un grand rendez-vous pour rassembler les joueurs survivants, tous décident de s’y rendre.

Jules vit à Paris. Sans nouvelles de ses parents, il est livré à lui-même et doit s’organiser pour survivre, alors que l’électricité commence à s’éteindre et que la nourriture et l’eau commencent à manquer. Seul, jusqu’à sa rencontre avec une petite fille qu’il décide de recueillir. Trouvera-t-il la force de continuer à vivre?

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Puisque mieux vaut tard que jamais, j’ai enfin découvert la saga U4, phénomène de l’été 2015. Le concept de U4, c’est quatre romans écrits par quatre auteurs différents pour raconter la même histoire, chacun selon le point de vue d’un personnage. Les romans peuvent être lus dans n’importe quel ordre et apportent chacun un éclairage particulier sur la trame narrative. C’est justement l’originalité de l’écriture à quatre mains qui m’a poussée à me lancer dans la série. Je n’ai pour l’instant lu qu’un tome mais j’aimerais en tester d’autres pour voir si l’idée de départ a réussi et si ce n’est pas trop répétitif. Je  vous ferai probablement un article spécial à ce moment-là !

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Chroniques martiennes, de Ray Bradbury

 

Quoi ? Que vois-je ? Enfin une nouvelle chronique ?! Eh non, vous ne rêvez pas, la plume a repris le chemin de l’écran ! On parle de science-fiction, pour une fois !

 

9782070417742Les Martiens de l’An 2000 de Bradbury ne sont pas très différents des Terriens. Mais ils sont télépathes… parfois sans le savoir. C’est ainsi que, tandis que la première expédition terrestre s’achemine vers Mars, une femme se met à fredonner un air d’une musique inconnue, et des paroles qu’elle ne comprend pas, « Plaisir d’amour ne dure qu’un moment ». Troublé par cette petite chanson obsédante, jaloux des rêves qui l’accompagnent, son mari accueille la fusée une arme à la main… et c’est la fin de la première expédition terrestre. Qu’advint-il des autres ? C’est avec ces Chroniques martiennes que Ray Bradbury donna un ton nouveau à la science-fiction et en devint l’un des maîtres.

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Vous vous en êtes sûrement rendus compte depuis le temps,  la science-fiction, ce n’est pas mon fort. J’ai cependant décidé de faire un petit effort et de m’attaquer à un grand classique du genre : les Chroniques martiennes ! Il s’agit de mon deuxième Bradbury puisque j’avais déjà lu dans un cadre scolaire Farenheit 451, auquel je n’avais pas totalement accroché.

Pas besoin d’un bac+5 pour se douter que le titre de « chroniques » annonce plusieurs petites histoires… Et pourtant, je m’attendais à un roman classique et non à une succession de nouvelles parfois totalement indépendantes les unes des autres ! Ce format assez particulier peut être déstabilisant, d’autant que certaines nouvelles sont très courtes et n’ont pas de réelle trame narrative.

Les Chroniques martiennes forment un ouvrage OVNI, assez onirique, mélancolique, qu’il faut lire plus pour l’atmosphère qu’il dégage et les réflexions qu’il propose plutôt que pour un quelconque scénario. 

Remettons-nous dans le contexte de l’époque : le roman a été publié en 1950, avant même le premier débarquement de l’homme sur la lune (1969). Ce n’est également qu’au début des années 1970 que les premiers atterrisseurs sont envoyés sur Mars afin de mieux connaître la planète rouge.

La voie était donc libre pour l’imagination de Bradbury, visionnaire comme le sont souvent les auteurs de SF, émettant déjà l’hypothèse d’un voyage humain dans l’espace. D’un autre côté, ne vous attendez pas à des petits bonhommes verts : dans l’esprit de l’auteur, les Martiens ont la peau brune, les yeux dorés, la voix métallique et sont télépathes. Ils ont un côté fantastique, presque fantasmagorique, insaisissable. Quant à leur planète, elle se révèle assez inhospitalière…

Les Chroniques martiennes nous content, au fil des expéditions, le début de la colonisation terrienne sur Mars. Au-delà de Mars, c’est donc des phénomènes de colonisation en général dont il est question : installation des colons, tentatives d’évangélisation par des missionnaires, mise en culture de la terre, expansion d’un mode de vie au détriment des populations autochtones…  Les hommes fuient la Terre ravagée par les conflits pour s’installer sur Mars dont ils entendent faire un nouveau paradis, sorte d’American Dream futuriste. Quel droit ont-ils de s’installer sur une autre planète ? Peut-on être sûr que ce qui les attend n’est pas pire ? Comment ne pas refaire les mêmes erreurs ?

Dans un récit engagé politiquement au sein duquel pointe la défense de l’environnement et de la nature, Bradbury dépeint une nature humaine cupide, cruelle, égoïste et intolérante. Les chutes des nouvelles sont souvent tragiques, les hommes pris à leur propre jeu face à des Martiens qui voient eux aussi des aliens : on est tous l’étranger de quelqu’un, a-t-on l’habitude de dire. Le tout dégage une atmosphère inquiétante, cynique et assez glauque qui m’a empêchée de vraiment apprécier cette lecture.

L’idée est intéressante, mais les personnages sont peu attachants et le fil pas toujours facile à suivre. Les nouvelles sont très inégales. Pour rendre justice à l’oeuvre, je terminerai en citant quelques nouvelles qui m’ont séduite :

  • « Les hommes de la Terre »qui renverse totalement notre perspective : alors que la conquête spatiale était l’objectif ultime pour les Terriens, les Martiens semblent totalement indifférents à l’arrivée des Terriens sur Mars.
  • « Le matin vert », remake de « L’homme qui plantait des arbres », ode à la nature.
  • « Tout là-haut dans le ciel », qui dénonce l’esclavage et le racisme dans l’Amérique conservatrice.
  • Usher II, clin d’œil à Farenheit 451 contre la censure et toute forme de contrôle moral.

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En bref, malgré un format déstabilisant et un univers auquel je n’ai pas accroché, les Chroniques martiennes ont le mérite de porter des réflexions intéressantes sur la colonisation, le rapport à l’autre et la légitimité de la conquête spatiale.

Cress, de Marissa Meyer

Me voici de retour pour une chronique ! Je suis habitée par une grande flemme en ce début de vacances, et les chroniques entamées mais pas finies s’entassent dans mes brouillons ! Je vais essayer de me secouer les puces avant mon départ en vacances (tout bientôt !!!!! )

On poursuit notre plongée dans les Chroniques lunaires. Après Cinder et Scarlet, c’est au tour du mythe de Raiponce, c’est-à-dire Cress, d’être réinterprété par l’auteur.

MAIS HALTE-LA ! Si vous n’avez pas lu les deux premiers tomes, je vous conseille de passer votre tour cette fois-ci 🙂

 

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Alors que la létumose fait toujours des ravages, la tension monte entre la Terre et la Lune. Afin de calmer les pulsions meurtrières des soldats lunaires, le jeune empereur de la Communauté Orientale, Kai, a consenti à épouser Levana, la cruelle reine lunaire. Cinder, accompagnée de ses compagnons de route, ne croit pas aux promesses de Levana, et est décidée à empêcher le mariage et à renverser la Reine. Trouveront-ils en Cress l’aide qu’ils attendent

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Je vous parlais récemment de manière assez mitigée du tome 3 du Labyrinthe, Le Remède mortel. Eh bien j’ai ressenti un peu la même chose à la lecture de Cress. Cinder et Scarlet avaient été tous deux de gros coups de cœur, tant au niveau de l’univers, de l’intrigue ou des personnages. J’avais donc très hâte de découvrir la suite des aventures de nos héros futuristes : elle n’a pas forcément été à la hauteur de mes attentes.

L’histoire met un peu de temps à démarrer et l’action ralentit. Le début – au moins jusqu’aux 150 premières pages – est assez inintéressant et ne m’a pas séduite comme les autres tomes. Cela est du au fait que l’on découvre le personnage de Cress, bloquée dans son satellite (par définition, il ne peut pas se produire grand chose dans un espace réduit ! ). Mais l’auteur aurait pu passer plus vite sur certains passages. Marissa Meyer a tendance à faire des tomes de plus en plus gros, ce qui n’est pas forcément heureux… Et quand on sait que Winter fait 900 pages, on ne peut qu’espérer qu’elle aura corrigé ce défaut !

Pour ne pas commencer que par des critiques, il faut saluer l’idée de la transposition de la tour de Raiponce en un satellite tournant en orbite autour de la Terre. Cress, une coquille, a été enfermée par les dirigeants lunaires qui se servent depuis son enfance de ses talents de jeune hackeuse pour espionner la Terre et protéger les actions malveillantes des Lunaires. De quoi réactualiser les histoires de princesses !

Justement, Cress est un personage attachant : naïve et assez peureuse, elle débarque en terre inconnue après n’avoir rien connu d’autre que son satellite et les images ou sons terriens qu’elle a pu télécharger. Elle porte une vision totalement idéalisée de la Terre, qu’elle rêve depuis toujours de visiter. Or, l’auteur joue bien avec son côté fleur bleue pour ne pas verser dans la guimauve ou la love story facile, et en profite pour se moquer des contes de fées du type  « Un jour mon prince viendra » !

J’ai cependant eu quelques petites déceptions, notamment autour du personnage de Kai : la position de dirigeant en difficulté face à Levana lui sied bien mal ! Scarlet, personnage que j’adore, est quasiment absente du tome, ce qui a joué aussi sur mon humeur à la lecture, je l’avoue…   Il est dommage, aussi, que Marissa Meyer veuille à tout prix « caser » tous ses personnages !

Comme j’en parlais récemment avec Lestrange in Wonderland, on sent que l’auteur est plus douée pour imaginer un univers et mener des love story que pour les scènes d’action : elle a du mal à mettre réellement ses personnages en difficulté et les plans ne rencontrent presque pas d’obstacles !

Bref, je ne voudrais pas donner l’impression que j’ai détesté cette lecture, même si je l’ai trouvé en-deça des autres tomes. Encore une fois, c’est Cinder qui porte le récit. Les fans seront ravies de retrouver Iko, en chair et en os ! J’ai également totalement redécouvert le personnage de Carswell Thorne : alors que je le trouvais particulièrement agaçant jusqu’à présent, il révèle d’autres facettes de sa personnalité.

Ce troisième reste dynamique, grâce à la succession des différents points de vue des personnages qui ont été dispersés aux quatre coins du monde (enfin, de l’univers). On aime les suivre un à un jusqu’à ce qu’ils se retrouvent !

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En un mot, je considère Cress plutôt comme un tome de transition pour préparer l’action finale qui aura lieu dans Winter. La lecture reste plaisante, même si les passages sont inégaux. J’espère retrouver tout mon enthousiasme dans le final !

Verdict : Même s’il peut mieux faire, j’en garde…

Verdict Une bonne suprise

 

 

Le Remède mortel, de James Dashner

Je vous retrouve pour vous parler du dernier tome de la fameuse trilogie l’Epreuve de James Dashner.  Achever une trilogie est toujours délicat : entre satisfaction d’être arrivé à la fin d’une série et crainte d’une déception, les attentes peuvent être fortes !

Pour ceux qui n’ont pas lu les tomes 1 et 2, attention au spoil ! Je vous invite à retrouver plutôt les chroniques du Labyrinthe et de La Terre brûlée !

Couverture_2_le_remede_mortel.jpgSouvenez-vous : Les blocards se sont échappés du Labyrinthe et ont survécu à la terre brûlée, deuxième épreuve concoctée par le WICKED. A la fin du tome 2, on quittait Thomas, isolé de force dans une pièce, et a priori contaminé. Alors que l’épreuve touche à sa fin, les amitiés et les certitudes ont été ébranlées et les souvenirs commencent à remonter. Les ravages de la Braise rendent urgent de trouver un remède, mais les garçons sont de plus en plus réticents à suivre le WICKED.  

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La Terre brûlée, de James Dashner

Je vous laissais il y a quelques mois avec la chronique du tome 1 de la saga de James Dashner, le Labyrinthe. Un début qui m’avait enthousiasmé, malgré quelques défauts d’écriture. Il était grand temps de découvrir la suite !

(J’ai une sorte de masochisme qui fait que je n’aime pas lire tous les tomes d’une saga les uns après les autres. Je trouve qu’on les apprécie mieux après une petite – longue – pause !)

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Le synopsis de ce deuxième tome est tout aussi alléchant que le premier : Thomas et ses amis blocards sont parvenus à sortir du Labyrinthe. Mais dehors, le monde qu’il découvre tient à peu près du cauchemar. Un climat ardent pèse sur le monde tandis qu’une maladie mortelle a décimé les trois quarts de la population et continue de se propager. Pire encore, les membres du WICKED ne semblent pas décidés à laisser les jeunes garçons (et la jeune fille) profiter de leur toute récente liberté. De nouvelles épreuves les attendent. 

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Sans laisser planer plus de mystère, la Terre brûlée a été pour moi un véritable coup de cœur, bien au-delà du premier tome ! Je n’ai pas retrouvé les défauts qui m’avaient gênée à la lecture du premier (lourdeurs dans la description des pensées du personnage,  répétitions, insistance sur le langage des blocards), ou du moins à un degré minime et sans que cela ne dérange la lecture (le seul dont je me rappelle est l’étrange obsession des personnages à dire « Ecrase » pour dire « Laisse-tomber »).

On découvre ce fameux monde extérieur après avoir été enfermé dans le Labyrinthe pendant tout le tome 1 et on ne peut qu’être avide d’en savoir plus. L’auteur parvient à garder un suspens total sur le rôle des ex-blocards, le pourquoi du comment de ces épreuves et l’activité du WICKED, tout en distillant de petites informations qui nous tiennent en haleine.

Le point fort de La Terre brûlée, assez inattendu d’ailleurs, provient d’un changement complet d’ambiance. J’ai adoré qu’on ait dès le premier chapitre un « Tom, il y a un problème », qui annonce la couleur. Cette fois-ci (même si le Labyrinthe n’était pas une partie de plaisir), il y a quelque chose de plus noir : plus de morts, plus de risques, plus de tensions entre les membres du groupe. L’auteur parvient réellement à nous faire peur (en tout cas moi qui ne lit jamais de romans d’horreur ^^ ) avec les fondus, les bruits dans l’obscurité, les étranges boules de métal (je vous laisse découvrir, j’ai eu les chocottes pendant tout le passage !) et autres réjouissances. On a l’impression qu’il va leur arriver une atrocité toutes les cinq minutes (et de fait, on n’a pas tout à fait tort).

L’idée de rôles qui auraient été assignés au préalable à chacun des membres du groupe sans qu’ils ne le sachent est particulièrement bien trouvée et va instaurer une méfiance insidieuse. Que faire quand l’un est censé être le chef ? Quand un autre serait un traître ? L’arrivée de nouveaux personnages dynamise le récit et lui donne une autre dimension. La relation avec Theresa, surtout, est passionnante : impossible de savoir de quel côté est la jeune fille, une certitude laissant systématiquement la place à un nouvel élément qui nous plonge dans le doute.

Enfin, comme dans le tome 1, l’action ne s’arrête pas, on n’est jamais à court de rebondissements. Quant au dernier chapitre et à l’épilogue, ils sont sur le même ton que ceux du premier tome : renversantes, inquiétantes, à la limite du vicieux. En bref, réussies.

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Vous l’aurez compris, ce livre vous accrochera pour ne plus vous lâcher ! J’ai entendu pas mal de critiques sur la trilogie et le manque d’explications de l’auteur. Pour l’instant, cela ne m’a pas dérangé, je croise les doigts pour le dernier tome ! 

Verdict Coup de coeur

Edition : Pocket Jeunesse – 414 pages – Année de parution : 2010

 

Scarlet, Marissa Meyer

On poursuit notre immersion dans les contes de fées, grâce au livre II des Chroniques lunaires ! Toi qui ne sais pas encore de quoi je parle, je t’invite à aller voir le tome 1 juste ici !

 

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Cette fois, l’histoire est inspirée de celle du Petit Chaperon rouge (hum, vous l’aurez deviné à la couverture !). A Rieux, dans la campagne française, la jeune Scarlet essaye désespérément de convaincre la police de lancer une enquête pour retrouver sa grand-mère qui a disparu subitement sans laisser de trace. Ne croyant pas à un départ volontaire, elle va prendre les choses en main pour retrouver les ravisseurs… Dans le même temps, à la Communauté orientale, Cinder  prépare son évasion pour obtenir des réponses à ses questions et empêcher les Lunaires de plonger la Terre dans le chaos.

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Marissa Meyer réussit une fois de plus son pari avec la réécriture du conte de Charles Perrault. J’ai trouvé qu’elle restait plus fidèle à la trame de l’histoire que dans Cinder (qui n’avait finalement pas grand chose à voir avec Cendrillon). Le plus intéressant est qu’elle utilise habilement le fait que tout le monde connaisse Le Petit Chaperon rouge (et sa fin tragique) pour installer le suspens. Je m’explique. Dès les premières pages, un homme appelé Loup, un peu mystérieux, carnivore, brutal mais séduisant, fait son apparition. Merci pour le cliché et les gros sabots. Sauf que. On se dit « c’est évident, Loup c’est l’homme qui parait gentil mais dont il faut se méfier car derrière c’est un dangereux psychopathe qui veut manger la grand-mère et la petite-fille ». Et dire que Scarlet tombe dans le panneau… Mais non, Scarlet n’est pas dupe. Au même moment, le lecteur se ravise : « Mais ce serait justement trop évident, l’auteur n’a pas pu se contenter de ça. Et si Loup n’était pour rien dans l’enlèvement de la grand-mère ? ». Puis notre esprit nous rappelle qu’il a quand même quelque chose de pas net… Bref, on oscille entre le pour et le contre…jusqu’à ce qu’on ne sache plus. Et l’auteur a gagné.

Les destins de Scarlet et de Cinder se mêlent de manière habile. On n’est pas du tout dans les rencontres artificielles de deux personnages comme ça peut être le cas avec les spin-off des séries. On est d’abord curieux et ravi de retrouver le personnage de Cinder indirectement, lorsque ses déboires sont retransmis à la télévision…et que Scarlet prend sa défense. Ensuite, tandis que chacune parle de l’autre sans la connaître, leurs intérêts vont se croiser jusqu’à la rencontre tant attendue.

Si j’ai trouvé la partie de l’histoire avec Cinder et Thorne bien moins prenante (surtout comparée au tome I), elle permet d’en savoir plus sur Cinder, son caractère, ses pouvoirs lunaires et surtout ses origines. Parce que la fin du tome I nous laissait quand même dans un gros flou ! Le personnage de Kai (le-prince-qui-fait-tomber-les-cœurs) perd certes de son intérêt (et de son charme ?) loin de sa (potentielle) dulcinée, mais celui de Thorne ajoute une tonalité intéressante au récit. L’auteur dévoile son univers au fur et à mesure et nous familiarise avec le fantastique (les habitants lunaires, les thaumaturges, les desseins de Levana,….).

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En bref, j’adhère totalement à l’idée de cette saga : un passage d’un personnage de conte à un autre,  en tissant des liens entre les histoires et en ajoutant progressivement des éléments révélateurs pour comprendre à la fois les personnages et leur univers, jusqu’à la réunion finale dans le tome 4.  Mon personnage préféré reste Cinder, même si l’histoire de Loup (et accessoirement de Scarlet !) m’a conquise !

A bientôt avec Cress…

Verdict Un bon moment

Cinder, Marissa Meyer

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A New Beijing, Cinder est une cyborg. Autant dire une paria. Elle partage sa vie entre l’atelier où elle répare des robots et sa famille adoptive. A seize ans, la jeune fille a pour seul horizon les tâches plus ou moins dégradantes qu’elle doit accomplir pour ses sœurs et sa marâtre.
Mais le jour où le prince Kai lui apporte son robot de compagnie – son seul ami -, le destin de Cinder prend un tour inattendu.

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Avant toute chose, je dois dire que cette série ne m’attirait pas spécialement et que je n’aurais jamais eu l’idée de lire les Chroniques lunaires sans le Challenge d’hiver Masscritics (« lire une réécriture de conte ») et surtout sans l’article de La tête dans les livres (que je remercie parce jusqu’à ce que je lise son article sur les contes, j’étais totalement désespérée de trouver une réécriture ^^ ) ! J’ai retrouvé ensuite la saga chroniquée chez Lestrange in Wonderland, et ça m’a donné d’autant plus envie de me lancer !

Toi qui pense que ce livre n’est pas fait pour toi, cette chronique t’est destiné !

Cinder, pour faire simple, c’est un mix entre Cendrillon et la science-fiction. Drôle de mélange, me direz-vous. Eh bien non, cela marche parfaitement ! L’histoire se passe à New Beijing, une ville futuriste dans laquelle humains et androïdes cohabitent. Linh Cinder est une mécanicienne talentueuse, mi-humaine, mi-cyborg, méprisée en raison de sa part « robot ». Sur fond d’histoires d’Etat et d’épidémie mortelle, elle reçoit la visite du Prince Kai, une rencontre qui va bouleverser son existence.

On ne peut que saluer l’originalité et l’audace de transformer un conte de fées en récit de science-fiction ! Le plus intéressant dans tout cela est que l’on n’est pas dans une simple copie de l’histoire de Cendrillon. Marissa Meyer s’inspire de l’univers de ce conte mais l’histoire s’en détache et finalement cela n’a rien à voir. On garde cependant le plaisir de retrouver des éléments connus, à travers des grandes figures (la fille brimée, le prince, la belle-mère) et des épisodes particuliers (l’obligation de faire le ménage, le bal et les chaussures).

L’auteur séduit le lecteur avant tout avec ses personnages. Cinder est tout de suite attachante. Elle a le charme du héros paria, celui qu’on soutient puisque, placé de son côté par la narration, on ressent d’autant plus l’injustice des discriminations et des brimades. Adoptée par un homme qui a depuis disparu, elle est élevée par une femme qui n’a jamais voulu d’elle et lui fait sentir qu’elle n’appartient pas à la famille. Traitée comme une moins que rien car elle est cyborg, elle passe son temps à travailler dans sa petite échoppe à réparer les androïdes et les objets électroniques, ramenant de l’argent qui ne lui appartiendra jamais. Le fait qu’elle soit cyborg lui donne à nos yeux un attrait particulier. Gentille, certes, mais aussi douée, courageuse, ayant peu d’amour-propre mais beaucoup de dignité, elle a ce quelque chose qui en fait un personnage coup de cœur.

Cinder a pour seule amie un androïde aux réactions très humaines, Iko, particulièrement drôle et vivant ! Quant au Prince Kai, on est à deux doigts de tomber amoureuse de lui, tant il semble avoir toutes les qualités (sans être trop caricatural).

Le rajout d’aspects fantastiques, comme la létumose (une terrible épidémie dont personne n’a le remède et qui décime la population) ou encore ceux que l’on appelle les « Lunaires » enrichit l’histoire et la rythme de nombreux rebondissements. Au total, Marissa Meyer nous embarque, convaincus et intrigués, dans le monde qu’elle a imaginé, y compris si, comme moi, on n’est pas fan de science-fiction. On souhaite déchiffrer les énigmes en même temps que Cinder et pour cela on tourne les pages jusqu’à la dernière !

Cinder a toutes les caractéristiques d’un premier tome, il ne fait qu’introduire un univers futuriste dont on n’a pas encore toutes les clés et qui se dévoilera progressivement à travers les histoires de Scarlet et de Cress. Notre curiosité est aiguisée, mais bizarrement ne pas en savoir plus sur ce monde « lunaire » ne m’a pas manqué, puisque j’étais tout entière absorbée par le destin des personnages. On verra ce que l’avenir nous réserve !

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En un mot, j’ai littéralement ADORE ce tome et j’ai hâte de découvrir la suite, avec peut-être un petit regret de devoir déjà quitter le focus du personnage de Cinder (même si elle sera présente de manière plus minime dans la suite de l’histoire). Je vous retrouve donc très vite dans la chronique de Scarlet !

Verdict Coup de coeur

Divergente 3, Veronica Roth

Lecture commune avec UnnomcommeLea ! C’est ma première lecture commune et j’en suis très heureuse, surtout que je l’ai fait beaucoup patienter (le temps que je lise les autres tomes) et elle m’a gentiment attendue !  N’hésitez pas à aller voir son blog !

Pour vous rafraichir la mémoire, vous pouvez jeter un œil à la chronique du tome 1 et du tome 2 ! C’est parti !

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Comment dire…

Tout allait bien jusqu’à la page 428. Et maintenant, je suis en colère. Je suis en colère parce que je ne peux pas aimer un livre dont je n’ai pas aimé la fin, et je ressors profondément frustrée de cette trilogie (comme de beaucoup de trilogies d’ailleurs).

J’ai toujours trouvé qu’écrire une fin heureuse, quoi qu’on en dise,  est beaucoup plus dur qu’écrire une fin triste, car cela demande plus d’effort de la part de l’auteur pour qu’elle paraisse crédible et pas niaise. Mais j’avais déjà remarqué que Veronica Roth avait une tendance agaçante à faire mourir très facilement beaucoup de personnages. Alors bien sûr, cela met un peu de drame pour pimenter le récit, mais arrivé à un certain stade, cela devient inutile et un peu énervant, d’autant que l’on s’attache aux personnages et qu’ensuite on se retrouve avec un roman sur la perte.

Comme je ne veux pas vous dévoiler la fin, je conclurai par cet extrait qui reflète bien et  avec plus d’humour ma frustration face de telles fins !

 

Bref, fini le réquisitoire ! Maintenant je vais tenter de passer outre cette fin que je n’ai toujours pas digérée et vous chroniquer le reste du livre !

Souvenez-vous : à la fin du tome 2, Tris et les autres découvraient que toute leur vie, le système des factions, les Divergents, résultaient en réalité d’un projet créé par d’autres il y a plusieurs centaines d’années, et qu’il existait un monde extérieur.  Une dénommée Edith Prior leur annonce dans une vidéo que lorsque le moment sera venu, c’est-à-dire lorsque de plus en plus de Divergents apparaitront, il faudra qu’ils sortent de la ville et viennent à la rencontre des gens du dehors. Alors qu’Evelyn semble déterminée à imposer sa dictature pour empêcher que le système des factions soit recréé, Tris, Quatre et quelques-uns de leurs amis décident d’aller voir de l’autre côté de la Clôture. Que vont-ils découvrir ? Quel genre de gens les ont enfermé dans la ville, et à quelle fin ?

A part le GROS bémol de la fin, c’est un très bon tome.

L’auteur a décidé de changer la structure du livre : on a en alternance la voix de Tris et celle de Quatre, ce qui est assez déboussolant. Pour le coup, je trouve que ça n’apporte pas grand chose et surtout que la narration et le style des deux personnages ne sont pas assez différenciés. Il m’est arrivé d’oublier que c’était Quatre qui parlait jusqu’à ce qu’il s’adresse à Tris !

J’appréhendais un peu le changement de décor dans ce dernier tome, avec le passage au-delà de la Clôture, mais l’intrigue reste prenante et on découvre de nouveaux personnages intéressants comme Matthew.

Avec ce nouveau monde, on découvre plein de choses sur le pourquoi des factions, leur histoire, leur portée. Je ne veux pas vous gâcher la surprise mais j’ai trouvé toutes les explications autour de la génétique et des expériences menées peu claires et pas forcément très pertinentes quand on les met en perspective avec les deux premiers tomes.  Je pense que l’auteur aurait pu mieux étoffer le concept de sa dystopie, voire carrément se passer de ce scénario de test grandeur nature. Je n’ai pas pu m’empêcher d’avoir l’image des Sims dans ma tête tout au long de la lecture, comme si la ville où vivait Tris n’était pas réelle mais simplement des bonhommes manipulés par d’autres !

Ce que j’ai le plus apprécié dans l’aboutissement de cette trilogie, c’est l’évolution des personnages.  Ils ont acquis plus de maturité, plus de complexité. Comme toujours dans Divergente, il y a beaucoup d’introspection et de questionnements (de la part de Tris et de Quatre), d’autant que leurs certitudes, leurs valeurs et leurs identités ont volé en éclat. Tris apprend des choses sur le pardon, sur ce qui est juste, sur ce que l’on a le droit ou pas de faire pour atteindre son objectif. Il y a aussi, chez Tris, toute une prise de conscience sur ce qu’est une relation amoureuse, sur les difficultés et les concessions nécessaires et la manière dont on doit prendre sur soi et se rappeler que l’on ne peut pas reprocher à quelqu’un de ne pas être parfait alors qu’on ne l’est pas soi-même. Les personnage sont très fouillés et on sort enrichi de ces réflexions, car ce sont des choses que l’on vit tous. Je crois bien que c’est la première fois que je vois cela dans un roman de YA !

=> Pour conclure sur cette chronique (et en m’excusant pour le ton indigné de la première partie, écrite à chaud !!), le tome 1 est finalement bel et bien celui que j’ai préféré. Mais le tome 3 est totalement différent et autant intéressant du point de vue de la maturité des personnages et des questionnements, sans oublier l’action ! J’ai décidé en dernier recours de faire un déni de la fin… C’est le seul moyen que j’ai trouvé pour continuer à apprécier comme avant la trilogie  Divergente, que je conseille à tous !

Divergente 2, Veronica Roth

On retrouve Divergente pour la suite de la trilogie ! L’avis du premier tome est disponible ici ! J’ai longtemps hésité à vous chroniquer ce tome, n’étant pas sûre d’avoir assez de matière pour le faire. Mais pour une question de cohérence, je me suis décidée ! Alors allons-y !

couv42872342Si vous vous souvenez bien, à la fin du tome 1, Tris échappait de justesse au massacre des Altruistes par des Audacieux sous l’effet d’une manipulation orchestrée par les Erudits. A présent, les certitudes de Tris ont volé en éclat, l’affrontement est inévitable entre les factions. Tandis qu’elle cherche refuge à tour de rôle dans plusieurs factions différentes, son statut de Divergente et de rebelle contre l’autorité ne cesse de la mettre en danger. Va-t-elle assumer la responsabilité de rétablir la paix et l’ordre dans ce monde déchiré ?

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Contrairement aux craintes que j’évoquais à la lecture du tome 1, le fait qu’on ne soit plus dans une phase d’initiation du personnage ne m’a pas dérangée plus que ça, parce que l’auteur est autant douée pour les scènes d’action que pour les dialogues ou les introspections. Les personnages de Tris et Quatre (non parce que « Tobias », ça craint un peu, non ?) sont vraiment complets et attachants, et on ne peut qu’être heureux de les suivre à nouveau dans le tome 2 !

L’ambiance du deuxième tome est différente, puisqu’on est face à une Tris en proie au chagrin, à la culpabilité, au traumatisme, au doute, après la mort de ses parents et de Will (son ami Audacieux qu’elle avait dû tuer car il était sous l’influence de la manipulation des Erudits). A vrai dire,  à la longue cela m’a plutôt agacée, en particulier son incapacité à tenir un pistolet ou ses tendances suicidaires (sacrificielles) à répétition.

J’ai trouvé également un peu répétitif les tensions ou les disputes de Tris et Quatre, quand chacun ment à l’autre alors qu’ils se sont promis de ne pas le faire. Mais d’un autre côté, d’habitude, une fois qu’un couple s’est formé dans une  fiction, on a tendance à s’ennuyer parce qu’il n’y a plus rien à dire. Or là, comme ils sont toujours en situation de stress ou d’action, on ne tombe pas dans la monotonie !

Par contre, on ne s’ennuie pas ! Les péripéties s’enchainent (certes de manière peu crédibles, mais qui lit une fiction pour que ça ressemble à la réalité ?), les personnages n’ont pas le temps de souffler ! Le suspens nous tient en haleine à coup de surprises, de trahisons et de retournements, et l’auteur a le don de mettre Tris et Tobias dans des situations impossibles, à tel point qu’on se demande parfois s’ils vont s’en sortir.

On a l’occasion d’en savoir plus sur le fonctionnement et les valeurs de chaque section (alors que dans le tome 1 on ne connaissait finalement que les Altruistes et les Audacieux). Et puis scoop : on voit enfin les sans-factions !!!

L’histoire ne reproduit pas les mécanismes classiques des dystopies, où des personnages qui se rebellent contre une institution ou des dirigeants, et j’ai apprécié que ce soit plus complexe : les factions ont les défauts qu’on a vu dans le premier tome mais les personnages se battent avant tout pour la paix et pour que chaque faction et chaque individu ait le droit d’exister.

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En un mot, un bon deuxième tome, peut-être pas le meilleur, mais qui permet de mieux découvrir l’univers de Divergente ! Je vous dit à bientôt pour le tome 3 !!

Verdict Un bon moment