Bonjour à tous !
Je vous retrouve avec un article un peu particulier. J’avais envie d’aborder avec vous un sujet qui divise et qui place les fans dans un dilemme insoluble : ces suites que l’on attend autant que l’on redoute. Ça a déjà du vous arriver de lire un roman qui ne faisait pas partie d’une série ; vous aviez aimé l’histoire, vous étiez triste de quitter les personnages, mais il y avait bien une fin, l’intrigue était bouclée. Et quelques années plus tard, bim, nouvelle publication de l’auteur, on nous annonce qu’il y a une suite. Personnellement, j’ai une attitude plutôt radicale avec ce genre de romans. Généralement, je m’en méfie. Elément marketing pour surfer sur le succès du premier roman, cadeau de l’auteur aux fans qui en réclament davantage, recyclage par manque d’inspiration… Les raisons qui poussent à sortir une suite qui, à l’origine, n’était pas forcément prévue et ne semblait pas nécessaire puisque l’histoire se suffisait à elle-même, ne sont pas forcément nobles. Pire, la suite peut gâcher une histoire dont la fin vous convenait, dévoyer son message ou encore faire mal évoluer ses personnages. C’est pourquoi il y a certaines suites que j’ai décidé de ne pas lire. C’est de celle là que je vais vous parler.
Harper Lee, Va et poste une sentinelle < La suite de Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur
Va et poste une sentinelle n’est pour moi qu’une vaste arnaque. L’éditeur nous l’a sorti il y a quelques années et nous l’a vendu comme une suite miraculeusement sortie de derrière les fagots soixante ans après. Or, c’est en réalité comme un premier jet, un roman que l’auteur a écrit avant Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur et jamais publié. L’intrigue se déroule vingt ans après les faits. Scout a grandi et rend visite à son père, dans le contexte des tensions raciales des années 50. J’ai entendu dire que le comportement et les propos des personnages étonnaient, qu’on ne reconnaissait pas Atticus, devenu un raciste conservateur. A mon avis, cela montre bien que ce roman n’avait pas vocation a être publié, et il ne ferait que gâcher le plaisir que j’ai eu avec ce classique.
Becky Albertalli, Leah à contretemps < La suite de Moi, Simon, 16 ans, homo sapiens
J’avais aimé le fait d’aborder de manière légère la thématique de l’homosexualité et du coming out dans Moi, Simon. Mais le style était beaucoup trop ado pour moi ; j’ai passé l’âge de m’intéresser au quotidien d’un lycéen. Avec cette suite, j’aurais l’impression de relire la même histoire, avec un simple changement de point de vue – qui plus est le point de vue d’un personnage que je n’avais pas particulièrement apprécié.