Divergente, c’est l’histoire d’un monde où chacun est à sa place, avec un comportement et un rôle précis. Pour éviter le désordre et les conflits, la société a été répartie entre Audacieux, Altruistes, Sincères, Fraternels ou Erudits. Parmi eux, on suit Tris, une jeune fille pour qui l’heure du Choix a sonné : elle va devoir déterminer dans quelle faction elle passera sa vie. Et si tout ne se passait pas comme prévu ?
* * *
Chose promise chose due, je vous chronique enfin le premier tome de la trilogie, que j’ai fini depuis le mois de décembre mais dont je n’avais pas eu le temps de vous parler !
D’abord, le concept de division de la société en groupes selon le caractère m’a plu d’emblée. On peut ainsi s’amuser à s’imaginer quel groupe nous correspondrait (personnellement, je serais probablement une Altruiste !). Les cinq factions sont plutôt bien trouvées puisqu’au final chacun a une fonction et tous les aspects de la société et les métiers sont couverts (par exemple les hommes politiques sont Altruistes, les Audacieux s‘occupent de la sécurité). Plus précisément, l’intérêt réside dans les couples défauts/qualités, avec l’introduction progressive des pendants de chaque qualité (intelligence et arrogance, etc). Au début, on ne voit pas vraiment quels défauts ont les altruistes, mais au bout que quelques pages on perçoit clairement la connotation dystopique, dans un monde où tout est poussé à l’extrême, où être altruiste signifie s’oublier totalement, ne jamais penser à soi, n’avoir aucun plaisir particulier et être maitre dans l’art de se faire ignorer.
Cependant, même si l’aspect exagéré est recherché, surtout dans le genre de la contre-utopie, je trouve que la description du mode de fonctionnement des factions vire parfois un peu trop à la caricature : « Les Erudits bavardent autour de livres et journaux. Des Fraternelles se tapent dans les mains en chantant une espèce de comptine. Du côté des Altruistes, on attend en silence. ». Cela aurait pu être présenté plus subtilement !
Au début du livre, je me faisais une petite réflexion (là vous vous dites : elle a réfléchit 500 ans à cette histoire de factions, ça y’est elle est folle) : peut-être que cela aurait été plus intéressant que dans cette société imaginée par l’auteur, les enfants ne soient pas déjà dans une faction au départ, mais plutôt qu’ils mènent tous la même vie et choisissent ensuite seulement une faction qui correspondrait alors réellement à leur caractère. Certes il faudrait repenser le rapport parents/enfants (les parents ayant nécessairement une faction), mais l’histoire aurait gagné en crédibilité, à la place d’une sorte de faux choix où tous les enfants, sauf quelques Transferts qui sont présentés comme des cas peu communs, restent dans la faction dans laquelle ils ont grandi.
Bref ! Tout ça pour dire que j’ai adoré suivre le personnage de Tris, ses doutes, son choix et toute son initiation, passer avec elle les quelques jours qui peuvent changer sa vie, vivre ses échecs, ses épreuves, sa persévérance. Avec elle, on se pose aussi la question de la pression familiale, de la difficulté de savoir qui l’on est et de s’adapter à une identité définie par d’autres. L’auteur nous tient en haleine aussi bien par le scénario que par l’attachement aux personnages. Je ne peux pas omettre de mentionner l’histoire d’amour, ce petit plus qui m’a accroché au livre jusqu’à la dernière page ! Cela faisait longtemps que je n’avais pas lu un livre adulte ou YA avec une romance, et mon côté fleur bleue a immédiatement ressurgi, pour mon plus grand plaisir !
Mais vous savez aussi qu’on est toujours plus exigeant avec ce qu’on aime ! Je veux donc apporter quelques nuances. D’abord, les relations entre Quatre et Tris sont, à mon goût, trop visibles, ce qui est sans doute lié à l’âge du lectorat visé. Dès le début, Tris est focalisée sur Quatre, un peu trop pour que ce soit normal, et à peine le premier entrainement commencé, elle est toute chamboulée car il a posé la main sur elle ! Bref, on ne sait certes pas ce qu’il va se passer, mais on devine que Quatre ne sera pas un simple instructeur ! L’autre limite est que l’adaptation de Tris à sa faction (je ne vous dis pas laquelle pour ne pas spoiler !!!!!!!) est un peu trop rapide : alors qu’elle a réellement du mal au début à se détacher de son caractère pour adopter celui de sa faction, elle se met assez vite à adorer le … (en fait j’allais dire un mot mais je ne peux pas sans vous révéler la faction, donc tant pis !) et à reprendre la manière de penser des autres ….. (suspense suspense) ! Le revirement manque là aussi de finesse.
Je ne voudrais surtout pas vous donner l’impression que cela m’a vraiment dérangé, parce que je mentirais si je ne vous disais pas que j’ai ADORE Tris, Quatre et les autres (enfin surtout eux) et que j’ai hâte de les retrouver dans la suite de la trilogie !
Je mets par contre un vrai bémol pour les 100 dernières pages, dont la tonalité change réellement. On passe d’un roman d’initiation à une fin plus typique des dystopies, avec de l’action et un héros qui découvre ce qui ne va pas dans son monde et les perversions cachées derrière l’aspect parfaitement réglé et idéal. Après, tout est une question de goût, je me rends compte que j’ai vraiment apprécié le roman justement pour tout ce qu’il comportait de plus riche par rapport aux dystopies classiques, et j’ai donc été moins satisfaite par cette fin. L’auteur m’a semblé moins douée pour écrire les passages d’action que pour narrer l’introspection personnelle. Et puis, vraiment, pourquoi faire mourir autant de personnages dans un temps aussi court ??
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En bref, j’oscille entre le très bon roman et le coup de cœur, justement à cause de cette (longue) fin, et il est possible que la suite de la trilogie me plaise un peu moins à cause de cela, à voir ! Dans tous les cas, les personnages et l’idée du livre méritent eux un cœur de Plume ! A propos, oubliez le reste, lisez Divergente !!!
Edition : Nathan – 445 pages – Année de parution : 2011
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