Petits secrets, grands mensonges, Liane Moriarty

61yS6FKifLL._SX195_.jpg Jane, mère célibataire, vient d’emménager à Sydney avec son petit garçon. Le jour de la rentrée scolaire, elle rencontre Madeline, un personnage haut en couleur avec lequel il faut compter et Céleste, une femme à la beauté époustouflante. Elles prennent toutes deux Jane sous leur aile, en faisant attention de dissimuler leurs propres secrets. Cependant, quand un simple incident impliquant les enfants de chacune des trois femmes survient à l’école, les choses s’enveniment : les commérages vont bon train, les rumeurs empoisonnées se propagent jusqu’au point où il est impossible de démêler le vrai du faux.

* * * 

Quel plaisir d’avoir enfin de nouveau un coup de cœur ! Je découvrais Liane Moriarty avec Petits secrets, grands mensonges, et je ne suis pas près de lâcher l’auteur des yeux !

Au cœur de l’histoire, il y a la rencontre puis l’amitié entre trois femmes : Jane, la mère célibataire qui vient d’emménager, Madeline, une femme sûre d’elle, bavarde et un rien frivole, et Céleste, une femme riche et belle qui s’ignore. Malgré leurs différences, elles vont devenir de véritables amies et former un trio attachant.

Tous les personnages du roman ont en commun d’avoir des enfants scolarisés dans la même école maternelle. Et quel monde cruel que l’école des tout-petits ! Entre le groupe des mamans qui imposent leur loi, les femmes qui se complaisent dans les ragots, la course à l’enfant le plus intelligent et les commentaires sur l’éducation des autres enfants…  On a là une critique de ces parents de la « bonne société », qui en « gens biens », sont sur-investis dans la scolarité de leur enfant, au point de dramatiser toutes les situations et de faire porter la responsabilité du moindre fait et geste à l’institutrice ou aux autres parents (bah oui, mon enfant est parfait).

L’accusation d’une petite fille envers un autre garçon qui aurait été violent le premier jour d’école va dégénérer en un acharnement des parents contre ce petit, jugé responsable de tous les maux. Portant un questionnement de la parole de l’enfant et une critique de ce cercle-vicieux, le roman regorge de moments savoureux et de retournements !

D’apparence assez léger, le livre porte cependant des réflexions sur la parentalité, le mariage et l’école, et aborde des thèmes plus sombres comme la violence conjugale ou le harcèlement. J’ai trouvé qu’il parlait des femmes battues avec beaucoup de justesse et de retenue et en évitant les clichés. Il m’a permis de réellement comprendre pour la première fois l’engrenage dans lequel peut être bloquée une femme qui subit des violences. On a le sentiment que c’est vraiment quelque chose qui peut arriver à n’importe qui.

Le roman montre aussi qu’il ne faut jamais se fier aux apparences : la vie de couple ou l’intimité d’une famille est souvent plus compliquée et moins idéale que ce qu’il n’y parait. Chacun a ses petits (ou grands) secrets…

Je garde le meilleur pour la fin : la construction du roman. L’idée de l’auteur est géniale pour conserver le suspens et tenir le rythme du roman. On apprend au début qu’un drame a eu lieu à la soirée de l’école, sans connaître ni quoi ni l’identité de la victime ni l’identité du coupable. Chaque chapitre s’ouvre ou se ferme sur les commentaires des personnages, interrogés par un inspecteur de police, nous laissant quelques indices en parallèle du déroulement de l’histoire. Le lecteur ne peut que tourner les pages le plus vite possible pour savoir ce qu’il s’est exactement passé !

* * *

En bref, que vous soyez ou pas jeune parent (j’espère d’ailleurs que les écoles maternelles sont plus sympathiques que celle-ci !), courez dévorer ce roman ! Certains blogueurs y ont vu un style à la Desperate Housewives, comme dans le roman précédent de l’auteur, mais je vous laisse seule juge, vu que je n’ai pas regardé la série.

Verdict Coup de coeur

24 réflexions sur “Petits secrets, grands mensonges, Liane Moriarty

  1. Oui, ça fait petit côté Desperate housewives je trouve (et j’aime beaucoup cette série). Je ne sais pas si je vais lire celui-ci car j’avais bien aimé le précédent, mais sans plus. Ton avis donne quand même envie de le noter (notamment pour les thèmes abordés), le genre de livres qui me rend très curieuse, à lire peut-être cet été !

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  3. Ce livre semble avoir un petit côté Desperate Housewives, et je pense qu’il pourrait me plaire. Merci pour la découverte !
    Et puis, c’est toujours bien qu’un ouvrage aborde le problème des violences conjugales. La société a besoin d’ouvrir un peu plus ses yeux sur ce fléau.

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