Voici enfin le moment tant attendu (comment ça, pas tant que ça ?) de vous présenter mon premier Incontournable !
Je vous rappelle le principe : chaque mois, je vous parle d’un livre que je considère comme un incontournable de la littérature, un de mes romans préférés, une oeuvre qui m’a marquée et qu’il faut absolument lire (ne serait-ce que pour me faire plaisir 😉 ) !
Ces billets seront un peu différents des chroniques habituelles, car il s’agit de livres que j’ai lu il y a plusieurs mois voire plusieurs années. Mon but n’est pas de vous en faire une chronique détaillée mais bien de vous expliquer ce qui en fait des incontournables !
C’est parti pour le n°1, on se retrouve à la fin pour votre verdict !
* * *
Le Premier homme, Albert Camus
- Une écriture remarquable
La plume de Camus justifierait presque à elle seule de lire ce roman. S’agissant d’un de mes auteurs préférés, je dois avouer que je ne suis pas au sommet de l’objectivité. Qu’importe, il n’empêche que le flot de mots de Camus oscille entre simplicité et sophistication. Il se dégage de son écriture à la fois une fluidité, comme si tout cela était naturel et facile, et une beauté qui touche, même en décrivant des scènes quotidiennes. On reconnait les grands écrivains au plaisir que l’on a à les lire et, autant qu’à une belle écriture, à une plume qui se lit sans effort. Camus remplit exactement ces critères. J’ai le sentiment que quoi qu’il dise, il le dit bien.
- Un texte inachevé…qui en dit beaucoup sur l’écrivain
Le Premier homme a été retrouvé à l’état de manuscrit à la mort d’Albert Camus : 144 pages presque sans points ni virgules d’une écriture pas encore retravaillée, accompagnées de feuillets. Folio (l’édition que j’ai lue) a retranscrit les annotations de l’auteur dans la marge, les ratures et les variantes écrites en superposition des mots. Cette particularité nous donne l’incroyable opportunité d’assister à la création de l’oeuvre : en lisant le roman, on a l’impression de voir Camus au travail. On voit ses corrections et ses commentaires sur son propre texte, ses indications sur ce qu’il faut insérer dans le récit. Les ratures et les modifications nous informent de ce qui a été écrit d’une traite et de ce qui a été retouché. Ces notes sont tantôt des souvenirs personnels de l’auteur qui lui sont sont doute revenus à la mémoire à la relecture, tantôt des indices sur l’interprétation du texte. Bref, on a rarement une telle occasion de rentrer dans l’intimité d’un grand écrivain et des mystères de la création artistique. Rien que pour ça, Le Premier homme sort du lot !
- Un récit autobiographique touchant
Le roman est inspiré de l’enfance d’Albert Camus (la suite du roman devait traiter également des autres périodes de sa vie, notamment son adolescence, son engagement politique, le début de la guerre d’Algérie). A en croire l’éditeur, la dimension autobiographique du texte aurait dû disparaître dans la version finale : quel dommage ! Le Premier homme est un véritable hommage de Camus à sa mère et à son instituteur. L’auteur raconte son enfance pauvre en Algérie, l’absence de son père, l’analphabétisme de sa mère, sa deuxième vie quand il entre à l’école. Les nombreuses anecdotes rendent le récit émouvant, en même temps qu’elles fournissent un témoignage sur son époque et les différences de conditions sociales en Algérie.
- Un voyage en Algérie…et au-delà
Justement, l’Algérie est au cœur du roman de Camus. On sent les tensions qui traversent le pays, les frontières entre Français et Arabes, entre riches et pauvres. L’auteur porte aussi une réflexion sur lui-même, décortiquant sa personnalité, analysant ses sentiments, ses pensées contradictoires à l’égard de ses origines, son éloignement progressif de sa famille à mesure qu’il étudie et se destine à l’écriture.
« La prodigalité est toujours plus facile dans le dénuement. Rares sont ceux qui continuent d’être prodigues après en avoir acquis les moyens. »
« J’aime ou je vénère peu d’êtres. Pour tout le reste, j’ai honte de mon indifférence. Mais ceux que j’aime, rien ni moi-même ni surtout pas eux-mêmes ne fera jamais que je cesse de les aimer. »
En quelques mots, Le Premier homme est un roman très riche malgré sa brièveté. Camus nous fait entrer dans son intimité et livre de nombreuses réflexions sur la situation de l’Algérie, l’enfance, les inégalités sociales,… Je considère finalement l’inachèvement de l’oeuvre autant comme un atout que comme un défaut : la lecture n’en est pas réellement gênée puisqu’il s’agit surtout de scènes de vie et cela révèle les coulisses de l’écriture.
J’espère vous avoir donné envie de découvrir cet Incontournable !
Eh bien ça me donne envie tout ça ! Et je suis curieuse de voir ces annotations et corrections, ça peut vraiment apporter un plus à l’expérience de lecture je pense 🙂
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Contente que ça te donne envie de le lire 😉 Cela donne une autre dimension au livre, oui !
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Je n’ai lu que L’étranger que j’avais vraiment bien aimé. Il faudrait que je continue ma découverte, celui-ci donne envie en tout cas 🙂
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Il est très différent de L’étranger mais je pense qu’il pourra te plaire 🙂
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C’est vraiment une très chouette idée d’article ! Ca varie des avis « traditionnels » et j’aime beaucoup 🙂 Tu donnes vraiment envie de découvrir cet incontournable 🙂
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Merci de ton retour 🙂
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C’est mon prochain achat, Camus est l’un de mes écrivains préférés aussi, j’aime son style et sa pensée, et le Premier Homme j’en avais déjà entendu parlé sans pour autant me le procurer. Tu m’as convaincu !
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Ah une amatrice de Camus 😉 N’existe pas à me dire ce que tu en auras pensé 🙂
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