Ils étaient quatre. Inséparables, du moins le pensaient-ils. Arrivés à l’âge adulte, ils ont pris des chemins différents. Certains sont partis loin, d’autres sont restés. Ils sont devenus fermier, rock star, courtier et champion de rodéo. Une chose les unit encore : l’attachement indéfectible à leur ville natale, Little Wing, et à sa communauté.
* * *
Voilà un roman que j’ai découvert grâce à la blogosphère, et je suis ravie de partager avec vous mon coup de cœur pour vous donner envie de le découvrir à votre tour !
Retour à Little Wing, c’est une petite perle inattendue, l’histoire de quatre amis d’enfance et d’un lieu qui n’a l’air de lien mais porte en lui un charme fou et une atmosphère particulière.
Le roman est construit avec plusieurs voix, celles de quatre hommes, quatre chemins, quatre personnalités. Tous ont grandi à Little Wing, petite ville du Wisconsin, avant de choisir des voies différentes. Il y a Hank, le fermier resté fidèle à sa terre natale et prenant soin de son foyer. Il y a Lee, le chanteur devenu célèbre, séduisant, voguant de ville en ville au rythme des tournées. Il y a Ronny, le champion de rodéo meurtri par un accident. Et enfin Kip, devenu courtier, passant des champs à la finance.
Ce premier roman de l’auteur m’a agréablement surprise par sa plume agréable et talentueuse, pleine de chaleur, et ses personnage attachants que l’on accompagne au fil de leurs projets, leurs pensées et leurs relations. Nickolas Butler parvient à nous plonger dans son univers du Midwest américain, au point de nous donner l’impression d’avoir connu Hank, Lee, Ronny et Kip.
On a là un véritable ode à l’amitié, empreint d’une nostalgie et d’une douce mélancolie. Des souvenirs et des épisodes de leur jeunesse émergent régulièrement dans le récit, témoignant du lien entre les quatre amis et de leur bonheur fait de petits moments simples, comme contempler le coucher de soleil en haut d’un bâtiment abandonné, une bière à la main. On le ressent aussi à travers le point de vue de leurs femmes qui se sentent parfois à l’écart face à la force de la relation entre ces amis qui se connaissent depuis toujours.
Le roman nous parle aussi de la difficulté de conserver ses amis d’enfance en grandissant, quand le travail, le couple ou les aléas de la vie rendent la séparation inévitable. On suit ainsi les différentes étapes de leur vie, le mariage, les enfants, au même rythme qu’évoluent leurs relations faites d’affection et de rivalités.
Mais Retour à Little Wing est surtout et avant tout une déclaration d’amour au Midwest et à la campagne américaine. Le roman est autant une ambiance qu’une histoire. Il vous donnera à coup sûr envie de voyager, de tout plaquer pour partir vous installer dans le Wisconsin ! Il porte en lui l’attachement à la terre, la chaleur de la communauté, la vie simple et heureuse à la campagne (incarnée par Hank) face à la superficialité, l’inhumanité et la foule de New-York.
Bien que Hank, Lee, Ronny et Kip aient choisi des voies différentes, ils finissent toujours par se retrouver à Little Wing, comme s’ils ne pouvaient totalement s’en détacher. C’est après avoir voyagé dans tout le pays que Lee finit par réaliser que rien ne vaut sa petite ville natale. Certes, il ne s’y passe rien d’extraordinaire, la vie n’est faite que des petites routines, mais cela fait du bien de savoir que, même quand tout va mal, il existe un lieu où l’on peut retourner et où rien n’aura changé, comme s’il vous attendait.
« Je vis ici, j’ai choisi de vivre ici, parce que ici la vie me parait plus réelle. Plus véritable, plus authentique…je ne sais pas, plus viable. J’imagine que tout le monde ressent ça, mais je me trompe peut-être. Je ne sais pas. Que pensait Chloe de New York ? C’est vrai, cette ville palpite, tous les jours, toute la sainte journée, le temps soudé en une fusion continue : tard le soir ou tôt le matin, à l’aube et à midi, après-midi paresseux et longues nuits puis à nouveau le matin tôt et tout s’enchaîne sans arrêt et personne ne quitte cette île. Les gens vivent soixante-dix, quatre-vingts ou quatre-vingt dix ans dans le même petit appartement. Ils sont épris de l’idée même d’y être naufragés. […] Laisse la porte ouverte dans une grande ville et tu te réveilles à poil, sans un meuble. Laisse la porte ouverte ici et un coyote vient te demander l’aumône.
Je suis ici chez moi. C’est dans cette ville qu’on a cru en moi en premier. C’est ici qu’on croit toujours en moi. »
***
En bref, Nickolas Butler signe un roman chaleureux qui nous emmène auprès de quatre amis, attachants par leur humanité et leurs faiblesses. Il nous parle simplement – mais avec talent – de la vie qui nous mène là où on ne s’y attend pas, qui nous rapproche et nous sépare des autres, qui nous déçoit et nous surprend. Laissez-vous conquérir par Little Wing !
Pingback: * Bilan du mois de septembre * | Petite Plume
Ce livre m’intéresse beaucoup ! J’aime bien la façon dont tu en parles 😊 C’est un livre de plus dans ma PAL !
J’aimeAimé par 1 personne
Chouette j’espère qu’il te plaira ! 🙂
J’aimeAimé par 1 personne
Ce roman me tente depuis longtemps, d’instinct, mais c’est la première fois que j’en lis une chronique et il me fait de plus en plus envie ! Il va falloir que je pose des RTT pour lire tout ça^^
J’aimeAimé par 1 personne
C’est vrai que cest pas facile de se tenir à jour dans tous les livres qui nous font envie ^^ tiens moi au courant si tu le lis 🙂
J’aimeAimé par 1 personne
Pingback: Mes livres coups de cœur de 2016 | Petite Plume
Pingback: Ces livres de ma Wish-List #2 | Petite Plume
Pingback: *** Concours 200 abonnés ! *** | Petite Plume
Pingback: Tag PKJ : Les belles couvertures | Petite Plume
Pingback: Des hommes de peu de foi, Nickolas Butler | Petite Plume
Pingback: Le casse-tête des genres littéraires | Petite Plume
Pingback: Ne vous fiez pas aux apparences – Ces couvertures moches |