Duologie : The Book of Ivy & The Revolution of Ivy, Amy Engel

couv73233627Voilà cinquante ans qu’une guerre nucléaire a décimé la population mondiale. Un groupe de survivants d’une dizaine de milliers de personnes a fini par se former, et ce qui reste des États-Unis d’Amérique s’est choisi un président. Mais des deux familles qui se sont affrontées pour obtenir le pouvoir, la mienne a perdu. Aujourd’hui, les fils et les filles des adversaires d’autrefois sont contraints de s’épouser, chaque année, lors d’une cérémonie censée assurer l’unité du peuple. J’ai seize ans cette année, et mon tour est venu. Je m’appelle Ivy Westfall, et je n’ai qu’une seule et unique mission dans la vie : tuer le garçon qu’on me destine, Bishop, le fils du président. Depuis ma plus tendre enfance, je me prépare pour ce moment. Peu importent mes sentiments, mes désirs, mes doutes. Les espoirs de toute une communauté reposent sur moi. Le temps de la rébellion approche… Bishop doit mourir. Et je serai celle qui le tuera. 

* * *

[Les lectures chroniquées des mois après, le retour ! Celle-ci date…d’octobre ^^ ]

Voilà une saga qui, je crois, a été lue par toute la blogosphère (422 chroniques sur Livraddict, really ????) et largement encensée. J’ai pris un peu le temps de m’éloigner de cette vague (2015), pour le découvrir tranquillement. Ma chronique vient donc un peu après la bataille, et sera peut-être plus mitigée que l’avis dominant.

Avant de commencer, je voulais signaler qu’à mon sens les deux tomes auraient largement pu être réunis en un seul (je les ai d’ailleurs lu l’un à la suite de l’autre). L’évolution de l’intrigue est bien menée mais insuffisamment développée.

Je dois également avouer que j’ai eu du mal avec le style de l’auteur. Ma première impression a été celle d’un roman mal écrit et laborieux. Le problème vient, à mon sens, du point de vue interne de la narration et de la manière très maladroite du personnage principal d’exprimer ses pensées. A de nombreuses reprises, l’auteur explicite inutilement certains ressentis ou certains comportements. Peut-être que cet aspect dérange moins le public adolescent ? Quoi qu’il en soit, la lourdeur du style s’atténue heureusement au fil de la duologie.

The book of Ivy est une dystopie – je vous ramène à cet cet article sur les genres littéraires – qui explore les thèmes du mariage arrangé, de la rivalité entre deux familles (un peu à la Roméo et Juliette) et du complot politique. Ce sujet de départ est plein de promesses !

Cependant, le fond politique, lié à la dystopie, est quelque peu maladroit. Si l’on considère que l’objectif du genre est d’apporter une réflexion sur les possibles dérives politiques et sociales, The Book of Ivy ne fait assurément pas partie du haut du classement. On sent que le roman s’adresse d’abord à des jeunes, ce qui pourrait expliquer que la critique politique se résume grosso modo à « Je veux que le peuple choisisse son président ». Alors peut-être est-ce parce que j’ai fait des études de science politique et que j’attends mieux quand on parle de régime politique, mais tout de même. De la même manière, je m’attendais à quelque chose de beaucoup plus cruel, plus intriguant, plus vif, dans le traitement du complot et de la « révolution. »

SI je devais décrire la saga, je dirais qu’elle est beaucoup plus dans le psychologique que dans l’action, et il faut la lire pour cela. Il n’y a pas énormément d’animation, de scènes de bagarre ou de péripéties. L’intrigue générale est d’ailleurs plutôt prévisible. Cela dit, les personnages compensent, et au final j’ai passé un bon moment.

J’ai beaucoup aimé le duo Ivy-Bishop, la manière dont leur relation évolue, petit à petit. On nous épargne un coup de foudre pas du tout crédible. Il était plaisant de suivre le quotidien d’Ivy dans son mariage, la façon dont elle réagissait à ce mariage arrangé et les règles qui s’instaurent entre les époux qui doivent habiter ensemble contre leur gré. La loyauté et l’exemplarité morale de Bishop forcent le respect. A l’inverse, j’ai aussi aimé la cruauté et l’ambivalence des membres de la famille d’Ivy, Callie et son père, et des Lattimer/Westfall. C’est assez rare pour être souligné.

Le roman insiste sur le dilemme d’Ivy, entre ses convictions personnelles, ce qu’elle expérimente dans son quotidien avec Bishop et ce que sa famille lui a inculqué. Sa relation avec sa famille est particulièrement intéressante. Même si les états d’âmes d’Ivy sont parfois agaçants et donnent l’impression qu’elle ne sait pas ce qu’elle veut, ils reflètent bien sa position de porte-à-faux entre la manière dont elle a été élevée et ce que sa famille exige d’elle d’une part, et ses opinions et sentiments de l’autre.

The Book of Ivy mise surtout sur ses personnages attachants et sur la timide naissance de leurs sentiments. En réalité, la duologie est beaucoup plus une romance sur fond de dystopie que l’inverse. Cette prévision faite, la romance rend le livre plutôt prenant. Même si ça frise par moment la niaiserie et que je n’ai pas pu m’empêcher de lever les yeux au ciel.

Pour finir sur une note positive, le cœur de l’histoire est vraiment la relation entre Ivy et Bishop et la psychologie des personnages. L’intrigue est simple, mais agréable. Il y a quelque chose d’addictif dans cette saga qui empêche de lâcher le bouquin.


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Quelques remarques sur le tome 2 [garanti sans spoiler]

Ce deuxième tome signe un changement total de cadre, très appréciable puisqu’il apporte un vrai renouvellement et un bon dynamisme. Pour le coup, j’ai presque autant aimé ce tome que le premier, ce qui est plutôt rare dans une saga ! On rencontre de nouveaux personnages sympathiques, comme Caleb et Ash. L’évolution de l’intrigue comme le passage derrière la barrière m’a fait penser à la construction de la saga Delirium. Néanmoins, la succession des évènements, que ce soit dans le premier tome ou dans ce second d’ailleurs, m’a semblé trop rapide. J’aurais aimé que l’auteur prenne plus le temps de creuser la préparation de la conspiration politique et le passage à l’action. Le tout parait un peu précipité, trop rapide et trop facile. J’ai vraiment le sentiment que l’auteur s’est focalisée sur la romance, peut-être parce qu’elle était moins à l’aise avec l’écriture des scènes d’action. Surtout, la fin est vraiment bâclée. Amy Engel conclut sa duologie en quelques lignes – hop hop hop c’est bouclé merci au-revoir. C’est dommage ! Dans l’ensemble, l’aspect dystopie aurait gagné à être plus développé.

* * *

En bref, ma chronique peut sembler négative, surtout en comparaison de la plupart des avis sur la blogo. Cependant, la duologie d’Ivy m’a fait dans l’ensemble bonne impression. J’ai été charmée par la relation Ivy-Bishop et l’originalité des personnages qui évitent un manichéisme trop facile. La saga se lit très bien, malgré les défauts mentionnés.

Verdict Une bonne suprise

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9 réflexions sur “Duologie : The Book of Ivy & The Revolution of Ivy, Amy Engel

  1. Tout comme toi, j’ai lu ce roman beaucoup plus tard (c’était en juin l’année dernière) et je l’ai chroniqué assez tard (seulement en novembre…). Je n’ai lu que le premier tome pour l’instant et dans l’ensemble j’ai bien aimé, même si j’ai trouvé qu’il y avait quand même pas mal de longueur dans l’histoire… Tout est assez lent et comme tu le dis, il y a peu d’action ! Mais j’aimerais bien lire le deuxième tome quand même, histoire de voir comment ça se termine… peut-être cette année du coup ! 🙂

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  2. Ces romans m’attendent dans ma PAL et je suis curieuse de découvrir cette saga. J’ai moi aussi attendu que l’agitation autour d’elle retombe pour ne pas être influencée ^^ Du coup j’ai un peu peur du côté trop prévisible que tu décris, ainsi que les passages un peu niais … Mais au moins je serais prévenus!

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