La tristesse des éléphants, Jodi Picoult

couv75985229La mère de Jenna, Alice, a disparu lorsque celle-ci n’avait que trois ans. Aujourd’hui, elle en a treize et est bien décidée à retrouver sa trace. Elle n’a qu’une certitude : jamais sa mère ne l’aurait abandonnée. Jenna se met à relire le journal de bord d’Alice, une scientifique qui étudiait le deuil chez les éléphants. Pour progresser dans sa quête, elle s’adjoint les services de Serenity Jones, une voyante qui prétend être en lien avec l’au-delà, et de Virgil Stanhope, l’inspecteur qui avait suivi l’enquête à l’époque.

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Après mon coup de cœur pour A l’intérieur, j’avais hâte de découvrir le dernier roman de Jodi Picoult. Dans un tout autre genre, celui-ci m’a également beaucoup plu !

Jenna, 13 ans, décide de se lancer dans des recherches pour retrouver sa mère, Alice Kingston, disparue alors qu’elle n’avait que 3 ans. Elle fait appel à Serenity Jones, une célèbre voyante, et Virgil Stanhope, détective privé à la retraite qui était chargé de l’affaire au moment des faits.

La tristesse des éléphants traite du deuil et de l’absence. Jenna est déterminée à découvrir la vérité, tout en ayant peur de ce qu’elle pourrait apprendre. Et si sa mère l’avait abandonnée comme certains le prétendent ? Et si elle était morte ? Particulièrement touchante, la jeune fille fait preuve de beaucoup de courage et de perspicacité malgré son jeune âge.

Le roman frôle le roman policier dans cette enquête qui semble perdue d’avance. Il y a un réel mystère autour de ce qu’il s’est passé le soir de la disparition d’Alice. Ce jour-là, un corps a été découvert piétiné par un éléphant dans le refuge. Dans le même temps, la petite Jenna reste introuvable. Quant à Alice, amenée à l’hôpital, on retrouve son lit vide quelques instants plus tard. Qui est la victime du refuge ? Etait-ce un accident ou un meurtre ? Alice s’est-elle enfuie délibérément ou a-t-elle été enlevée ? Autant d’interrogations qui tiennent le lecteur en haleine.

Jodi Picoult sait parfaitement éveiller notre intérêt et maitrise l’intrigue d’une main de maitre. J’étais profondément immergée dans l’histoire, voulant connaître la vérité autant que les protagonistes. Je me suis attachée aux personnages (et aux éléphants !), tous plus loufoques les uns que les autres, un peu paumés, blessés par la vie : le policier alcoolique qui a démissionné après son échec dans la résolution de l’affaire, la voyante déchue après une prévision ratée, la petite fille pleine d’audace aux histoires de famille complexes. Le roman varie les points de vue, avec tantôt Jenna, tantôt Sérénity, tantôt Virgil dans le rôle du narrateur, ce qui apporte une vraie dynamique. J’ai eu plus de mal avec Alice. Le portrait de sa jeunesse est peu flatteur ; elle apparaît comme une mère plutôt inconsciente, préoccupée essentiellement par ses éléphants.

Le roman alterne les chapitres sur les recherches de Jenna et le journal qu’a tenu Alice dans sa jeunesse dans lequel elle raconte sa vie au refuge pour éléphants de New Hampshire créé par son mari Thomas Metcalf. On en apprend plus sur la famille de Jenna et les problèmes de couple d’Alice et Thomas. Surtout, le livre est une mine d’or sur les éléphants. Je n’avais pas d’affinité particulière pour ces gros mammifères auparavant, mais j’ai adoré en découvrir plus sur eux, sur le lien entre la mère et son petit, sur l’expression de leur chagrin et leur rituel de deuil. Ce sont des animaux extraordinaires, particulièrement intelligents et dotés d’une sensibilité dont l’on ne se doute pas. J’aimerais beaucoup avoir la chance d’en voir en vrai. La tristesse des éléphants reflète à merveille la passion d’Alice pour les pachydermes en nous plongeant au cœur de ses recherches et de ses relations avec eux. Comme d’habitude, Jodi Picoult a fait un vrai travail d’information pour maitriser son sujet. [Depuis, j’ai pu lire L’homme qui murmurait à l’oreille des éléphants, une des sources citées par l’auteur, une pépite que je vous chroniquerai dans quelques temps.]

Je suis plus mitigée concernant la fin (pas de spoiler, ne vous en faites pas). Elle m’a vraiment perturbée car elle renverse complètement l’histoire, un peu comme si en 50 pages l’auteur détruisait tout ce qu’elle avait écrit avant. D’un côté, c’est surprenant, touchant et totalement inattendu. De l’autre, elle ne m’a pas semblée crédible et cohérente par rapport au reste de l’histoire, et j’étais tout à la fois choquée, agacée et attristée. Au final, j’hésite entre trouver cela original et astucieux ou avoir un petit regret.

 

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Un roman original, passionnant et émouvant, que je conseille à tous ! Enquête policière, personnages décalés, histoires de famille, documentaire sur les éléphants…tout en un ! Seule mise en garde : attendez-vous à être surpris ou déçu par la fin.

[Lu dans le cadre du Prix littéraire des chroniqueurs web]

Verdict Coup de coeur

14 réflexions sur “La tristesse des éléphants, Jodi Picoult

  1. Ce n’est pas mon Picoult préféré, j’aime mieux quand elle prend des situations complexes et qu’on a accès à plein de regards différents, mais il se lit bien et j’ai été surprise par la fin 🙂 Je comprends qu’elle puisse te contrarier un peu par contre ^^

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