Occupant des chambres voisines sur le campus de l’Université féminine de Smith, quatre jeunes filles venues d’horizons très différents font connaissance. Cette rencontre est le début d’une belle et solide amitié entre Celia, écrivaine en devenir élevée dans la foi catholique, Bree, beauté solaire qui se languit de son fiancé, Sally, jeune fille bon chic bon genre qui doit faire face à la disparition de sa mère, et enfin April, féministe radicale et tête brûlée.
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Je reprends la plume pour vous chroniquer un de mes coups de cœur du mois d’août ! Encore une lecture recommandée sur la blogo (malheureusement je n’arrive plus à me rappeler sur quel blog je l’ai vu), c’est qu’elle est de bon conseil ! Je prends un peu le train en retard, vu que l’auteur a écrit depuis deux autres romans sortis en poche, mais vous pouvez d’ores et déjà noter dans un coin de votre tête le nom de Courtney Sullivan.
Les Débutantes, c’est avant tout l’histoire d’une amitié et un hommage aux années fac. Le roman s’ouvre sur la rentrée à l’Université de Smith et la rencontre de quatre filles, voisines de chambres, qui vont vite devenir des amies inséparables alors mêmes qu’elles n’y étaient pas du tout prédisposées.
C’est génial de pouvoir vivre avec elles leur arrivée à l’université, les découvertes, la vie quotidienne sur le campus: on s’y croirait ! Courtney Sullivan nous parle aussi de féminisme, car l’Université de Smith est célèbre pour accueillir exclusivement des filles et avoir compté en ses rangs de grandes figures féministes. Il y a un certain nombre de traditions et de blagues à ce sujet (comme le fait que quand elles disent avoir fréquenté cette université, tout le monde croit qu’elles sont lesbiennes…). Cette spécificité joue beaucoup sur l’ambiance du campus et la personnalité des personnages, et c’est à mon sens un des gros points forts du roman. Parmi leurs folies de Smith, il y a manger des cochonneries à la cafétéria, se balader en petite culotte, laisser leurs portes ouvertes pour parler, organiser des journées trans’, sortir pour tenter de trouver un membre de la gente masculine, courir nues à travers la pelouse, s’offusquer contre le machisme…
Leur passage à l’université forme les plus belles années de leur vie et des souvenirs inoubliables. Le roman alterne les points de vue des quatre filles. Le meilleur dans la relation très forte qui les unit, je trouve, est qu’elles sont toutes très différentes, ont chacune leurs opinions, leur vécu propre, et sont pourtant inséparables et indispensables les unes aux autres. Il y a April, la rebelle du groupe et féministe engagée pour le droit des femmes, Bree, déjà fiancée, qui va être transformée par son année à Smith, Célia, la plus classique, et Sally, jeune riche un peu coincée frappée par la perte de sa mère. Au fil de leur amitié, on en apprend davantage sur leurs histoires de famille, leurs amours, leurs déceptions, leurs relations avec les hommes.
On les retrouve ensuite quelques années plus tard, au moment du mariage de Sally qui les réunit à nouveau. Car bien sûr, la fac ne dure pas éternellement et il a bien fallu quitter le microcosme de Smith, cette parenthèse enchantée, pour retourner dans la vraie vie, les rapports classiques entre hommes et femmes, la recherche d’un travail… Le roman évoque ainsi la difficulté du passage à l’âge adulte et la vie professionnelle. Il questionne ce qu’est être une femme, mais aussi la pression de l’entourage familial, le pouvoir des hommes et la sexualité. Il nous parle de la féminité, des choix de vie, du dilemme entre travailler-se marier-rester au foyer pour élever ses enfants. Pour ajouter un peu de piment dramatique à l’histoire, il sera question de la disparition de l’une des filles (je ne vous en dis pas plus 😉 ).
Je n’ai pas vu les pages se tourner. Les personnages sont hyper attachants, j’avais envie de rester dans leur univers pour les côtoyer encore et faire partie de cette bande de copines. Au final, je retiendrai que, même si leurs trajectoires différentes les ont éloignées, même s’il y a eu des tensions, des disputes, des trahisons, rien ne peut les séparer.
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En bref, un roman que je conseille à toutes les femmes, pour ces belles années sur le campus, cette amitié incroyable et ce plaidoyer féministe. Un bon témoignage sur la difficulté de de devenir adulte et de faire des choix qui engagent notre vie.
J’avais beaucoup aimé découvrir ce roman et je garde encore un excellent souvenir de cette lecture 🙂
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Je comprends pourquoi, en écrivant ma chronique deux mois après j’avais déjà envie de m’y replonger ! 🙂
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ta chronique me donne envie de le lire,je vais le mettre dans ma PAL
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J’espère qu’il te plaira 🙂
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J’avais ajouté ce roman à ma PAL en lisant ta chronique et, si la lecture a été sympa, j’avoue avoir été déçue.
D’abord, je pense que c’est un roman qu’il vaut mieux lire en VO car la traduction française, même si elle fait de son mieux, a du mal à retranscrire les subtilités de la vie de campus américaine.
Je ne me suis pas beaucoup attachée aux personnages car j’ai trouvé leur personnalité un peu inconstante, surtout pour Celia et Sally : on s’attend à ce qu’elles agissent d’une certaine façon parce que c’est ce que leur caractère laisse supposer, et en fait pas du tout. Je pense à l’histoire de Sally et de son prof, et aussi à toutes les simagrées qu’elles font autour de la relation de Bree avec XXX, tous ces débats stériles autour des étiquettes sur la sexualité.
En revanche j’ai plutôt aimé le personnage d’April, son côté extrêmement engagé et, pour le coup, fidèle à elle-même du début à la fin. D’ailleurs j’ai trouvé cette fin très intéressante … Mais j’ai aussi été complètement déboussolée par le mélange des genres. On passe 2/3 du livre à se concentrer sur des petites histoires d’un intérêt moyen (j’avoue que je n’ai pas trop accroché à la partie vie de campus), où l’un des principaux enjeux pour les héroïnes concerne leur prise de poids ou leur réputation, et brusquement on bascule dans un thriller féministe et glauque qui change complètement d’atmosphère.
Bref, une lecture un peu mitigée, mais j’ai vraiment apprécié la fin et ce qu’on apprend sur le monde de la prostitution aux Etats-Unis (même si c’est assez sordide).
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J’avoue avoir aussi été surprise par le changement d’ambiance, qui fait basculer le roman dans un tout autre genre, où tout d’un coup où on recherche une personne disparue !
Pour les personnages, j’ai aussi trouvé certaines agaçantes, mais je crois que je m’y suis faite plus facilement parce que je l’ai accepté en l’expliquant par l’âge des protagonistes. Finalement ce sont des étudiantes ou des femmes qui entrent dans la vie active, et elles se construisent encore.
Dommage que tu ne l’aies pas apprécié autant que moi, mais merci pour ton retour ! 🙂
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C’est vrai, tu as raison sur le sujet de l’âge ! Merci tout de même pour cette découverte 🙂
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