Le principe : à la manière d’une libraire/bibliothécaire face à un lecteur en quête d’un livre particulier, je vous présente chaque mois une liste thématique pour satisfaire votre curiosité. Je n’aurai pas forcément lu tous les livres que je vous citerai (on ne peut pas avoir tout lu…), mais ce seront au moins des livres dont j’ai entendu parler et/ou qui font partie de ma WL.
J’en profite pour préciser que si des blogueurs veulent rejoindre le rendez-vous et présenter eux aussi plusieurs livres sur le thème du mois, ils sont les bienvenus ! J’annoncerai à chaque fois le thème du mois suivant afin que vous puissiez vous préparer 🙂
∴ A la recherche…de récits afro-américains ∴
Le thème de la condition des Afro-Américains, que ce soit à travers l’esclavage, la guerre de Sécession ou encore la ségrégation, a fait l’objet d’énormément de romans. Récits autobiographiques témoignant de l’horreur ou bien romans contemporains s’inspirant de la période, je vous donne un aperçu de cette littérature « afro-américaine » (et pas nécessairement écrite par des Afro-Américains) !
Quelques classiques du genre pour commencer, et parmi eux beaucoup d’autobiographies.
Dans la peau d’un noir, de J.H Griffin, raconte comment l’auteur s’est grimé en Noir avec l’aide d’un médecin pour mener pendant six semaines la vie des hommes noirs. Une sorte d’expérience sociologique assez intrigante !
On ne présente plus Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur, de Harper Lee, qui est autant un récit sur l’enfance dans les années 60 que sur la dénonciation du racisme, à travers la mise en accusation d’un jeune Noir pour viol.
Classique des classiques, on oublierait presque La case de l’oncle Tom, de Harriet Beecher-Stowe. On y suit le destin de Tom dans le Kentucky du XIXème siècle : d’abord esclave d’un riche propriétaire terrien relativement « bon », il est vendu et rencontre une jeune femme qui incite son père à l’acheter. Pour le reste de l’histoire, à lire !
Black Boy, de Richard Wright, est une autobiographie moins connue. Jeune garçon Noir, Richard Wright vit à Jackson dans les années 20, dans une famille violente et peu aimante. Il parvient cependant à s’instruire, prend conscience de l’injustice de sa condition et dénonce la domination des Blancs. Un récit poignant de véracité.
Maya Angelou est une des grandes figures de la lutte pour les droits des Afro-Américains. Dans Je sais pourquoi l’oiseau chante en cage, elle raconte son enfance et sa jeunesse au début des années 30, sur fond de misère et de ségrégation raciale, dans Je sais pourquoi l’oiseau chante en cage. Tant que je serai noire, est plus engagé, centré sur son activité intellectuelle, la lutte pour les droits civiques puis le combat anti-colonial.
J’avais envie de mentionner Léon, car cela a été une de mes premières lectures concernant la ségrégation. Publié à l’Ecole des loisirs, je l’avais lu en CM2, comme beaucoup d’autres élèves. Je suis encore marquée par l’histoire terrible de Leon Walter Tillage, né en 1936 dans le Sud des Etats-Unis, victime de la haine des Blancs.
La couleur des sentiments, de Kathryn Stockett, a rencontré pas mal de succès, en particulier grâce à l’adaptation au cinéma. C’est l’histoire de l’amitié entre Skeeter, une jeune femme bourgeoise blanche, et deux bonnes noires, dans l’Amérique ségréguée des années 60. Poussée par l’envie de changer les choses, les trois femmes vont s’allier pour protester contre le renvoi d’une domestique et améliorer leur condition.
Un peu dans le même genre, Les suprêmes, d’Edward Kelsey Moore met en scène trois femmes afro-américaines, qui se sont rencontrées dans les années 1960 et sont devenues inséparables. Elles reviennent sur les événements marquants de leur existence. Une autre façon, pleine d’humour et rafraîchissante, d’aborder la question de la ségrégation.
Les couleurs de l’espoir, de Julie Kibler, nous parle aussi d’amitié, entre Dorrie, une coiffeuse noire, et Isabelle, une vieille dame de 89 ans. Cette dernière va alors lui révéler les secrets de ses amours de jeunesse… Là encore, quelque chose de moins sombre !
Allons un peu plus loin dans le passé avec des romans historiques se déroulant au XVIIIe-XIXème, dans une période marquée par l’esclavage et la guerre de Sécession.
Sarah McCoy signe, avec Un parfum d’encre et de liberté, un livre qui a l’air bien mystérieux. L’auteur croise le destin de deux femmes ayant vécu à plus d’un siècles de d’écart et qui ont pour point commun de n’être pas devenu mères. D’un côté, Sarah Brown, au moment de la guerre de Sécession, s’engage avec sa famille dans un groupe de résistants qui aide les esclaves à fuir vers le nord de l’Amérique. De l’autre, en 2014, Eden emménage dans une vieille demeure avec son mari en Virginie et découvre une tête de poupée soigneusement cachée, dans laquelle est dissimulée une clé.
Plus récemment, j’ai vu passer sur la blogosphère La colline aux esclaves, de Kathleen Grissom. En 1791, Lavinia, orpheline irlandaise, se retrouve esclave dans une plantation de Virginie et placée sous la responsabilité d’une jeune métisse, Belle. Ecartelée entre deux mondes, Lavinia va devoir trouver sa place.
Beloved, de Tony Morrison, nous met dans la peau de Sethe en 1870. 18 ans auparavant, elle a égorgé son enfant pour lui épargner d’être asservi, et depuis, elle ne cesse d’être hantée par la petite fille. L’arrivée d’une inconnue, Beloved, va lui donner l’occasion d’exorciser son passé. Le roman a l’air assez terrible, mais sans doute tout aussi poignant !
La couleur pourpre, d’Alice Walker, nous raconte l’histoire de deux jeunes sœurs qui ne cessent de s’écrire depuis leur séparation, sans jamais que les lettres ne parviennent ni à l’une ni à l’autre : Celie, subissant les violences de son mari cruel à Memphis, et Nettie, missionnaire en Afrique. Encore une fois un roman assez dur, mais dont j’ai entendu du bien sur la blogo.
Enfin, Ernest J. Gaines, dans Dites-leur que je suis un homme, nous parle d’un jeune Noir, illettré, accusé d’avoir assassiné un Blanc dans la Louisiane des années 40. Bafoué et humilié lors du procès, il se bat pour retrouver sa dignité. L’intrigue fait écho à celle de Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur. A suivre !
Je m’arrête là après vous avoir abreuvé de références. J’espère qu’elles vous auront inspiré !
La thème du mois prochain sera : « A la recherche…de romans sur la maladie »
Thème très intéressant. J’ai Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur dans ma PAL! Il me semble que L’invention des ailes est dans ma PAL également. En plus contemporain, il y a Americanah. On pense souvent à de l’historique, mais l’égalité n’est pas totalement acquise de nos jours et j’ai aimé le récit de cette nigérienne qui émigre en Amérique et nous fait part de sa vie, de ses constats à travers son blog. Si je me souviens bien, il y a également le point de vue de son neveu qui est né en Amérique et en ressent un certain mal-être.
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Americanah me tente beaucoup ! J’en avais entendu parler mais je n’étais pas sûre que ça se passait aux Etats-Unis, c’est pour ça que je ne l’ai pas mis ! Tu as raison, les inégalités ont loin d’avoir disparu !
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Oui, la narratrice née au Nigeria part faire ses études à Philadelphie et y reste une quinzaine d’années (toujours selon mes souvenirs). Donc le gros du livre se passe en Amérique, même si on en a une bonne partie à Lagos. J’espère que tu apprécieras ce livre autant que moi si tu sautes le pas. J’avais vraiment beaucoup aimé ! ❤
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Coucou ! Il y a aussi Amrikanah je crois, dont j’ai pas mal entendu parler
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Il me fait très envie, je le vois partout en ce moment !
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C’est vraiment chouette comme idée. Je n’ai jamais lu entre chien et loup mais il me tente beaucoup!
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J’avais eu un gros coup de coeur il y a quelques années !
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Une amie me l’avait conseillé il y a longtemps.
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J’avoue c’est un style que je ne lis pas du tout! Mais je devrais m’y mettre et découvrir cette culture au travers de certains livres que tu présente 😉
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C’est un genre qui est très présent quand on regarde bien ! Mais c’est sûr qu’on en lit pas tous les jours ^^
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Encore une fois, sacré travail ! J’ai aussi pensé à « Push » de Sapphire (qui a donné le film « Precious »), ça me donne envie de le lire d’ailleurs (mais il est vraiment rude).
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J’ai vu le film, je ne savais pas qu’il était inspiré d’un livre ! Comme tu dis, je ne sais pas si je vais le lire, le film m’avait marquée avec toutes les horreurs qui s’y passent !
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Encore une belle sélection qui a dû te demander pas mal de travail. Le thème est super intéressant avec du coup une variété assez large de sous-thème.
Je note La couleur des sentiments et les Suprêmes qui ont l’air franchement sympa.
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Merci ! Je trouve que c’est un thème qui revient pas mal dans la littérature ces dernières années.
Je viens juste de terminer La couleur de sentiments et je te le conseille particulièrement !
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Je note. Merci du conseil 😉
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Belle sélection! J’ai adoré Les suprêmes et il faudrait que je relise Black Boy un jour 🙂
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Merci ! Je viens d’acheter Les Suprêmes ! Je suis assez curieuse de Black Boy, parce que je ne connaissais pas du tout avant de faire des petites recherches
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Super article! L’ idée est géniale 🙂 J’ai adoré Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur, c’est un roman culte.
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Merci ! 🙂
Il m’a marquée aussi !
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J’ai beaucoup aimé Beloved, c’est un roman particulier, mais je te le conseille malgré tout car il m’a vraiment touché !
Hier, je me suis enfin lancée dans Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur 🙂
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Je note, je ne connaissais pas du tout avant de faire l’article 🙂
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